Le rendez-vous est réclamé par les syndicats depuis le 21 décembre ainsi «qu’un vrai calendrier de négociations». Mais la direction du Centre Pompidou a indiqué ce mardi n’avoir «rien de nouveau» à communiquer à ce stade. «Nous espérons que la nouvelle ministre, qui dit vouloir se battre pour la culture, saura écouter les personnels et prendra pleinement conscience de la situation de crise que Rima Abdul Malak a laissée en suspens», a également déclaré à l’AFP Nathalie Ramos, secrétaire générale du Syndicat national des musées et domaines CGT-culture.
Interrogée au grand jury RTL dimanche, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a elle aussi appelé Rachida Dati, nommée rue de Valois, à se saisir d’urgence du dossier Pompidou où elle doit, selon elle, faire «son premier déplacement», estimant que la nouvelle ministre de la Culture est «attendue au tournant».
Lundi, dernier jour d’une grande exposition sur Picasso, les salariés grévistes, soutenus par leurs homologues d’autres musées et secteurs de la culture (Cluny, Picasso, Orsay, BnF, Arc de Triomphe, INRAP…) ont distribué des tracts afin de sensibiliser le public, selon Mme Ramos. Les personnels de l’établissement, aussi appelé Beaubourg et qui abrite un des plus importants musées d’art moderne et contemporain au monde ainsi qu’une bibliothèque très fréquentée par les étudiants, craignent pour leur avenir.
Ils demandent des garanties sur le maintien du plafond d’emplois et la non-externalisation de leurs missions pendant la fermeture du lieu, inauguré il y a près d’un demi-siècle et qui doit rester fermé jusqu’en 2030 pour d’importants travaux de désamiantage et de restauration. Ils s’inquiètent aussi de la «dispersion des collections», notamment vers l’étranger, pendant la fermeture du musée. Une partie d’entre eux se sont mis en grève le 16 octobre, occasionnant une vingtaine de jours de fermeture du Centre Pompidou, dont les portes ont été closes quotidiennement pendant les vacances scolaires de Noël.
Les agents ont revoté massivement la grève lors de la dernière assemblée générale jeudi. L’intersyndicale (CGT, CFDT, FO, Unsa, SUD) a reconduit début janvier le préavis de grève jusqu’au 15 février.