L’école de samba Viradouro a été sacrée championne du carnaval de Rio de Janeiro 2024, mercredi 14 février, après son superbe défilé sur la force des femmes noires à travers le mythe d’un serpent sacré du Bénin. Un troisième titre (après ceux de 1997 et 2020) salué par une explosion de joie à Niteroi, ville de banlieue de Rio où est installée cette école fondée en 1946. Viradouro a fait la course en tête de bout en bout, alors que les notes des jurés ont été égrenées une à une pendant plus d’une heure, lors d’une cérémonie diffusée en direct par TV Globo, la chaîne la plus regardée du Brésil. Elle était la dernière des 12 formations à défiler, quand le soleil commençait à se lever mardi, après deux nuits d’un spectacle grandiose au Sambodrome, une enceinte aux 70.000 places créée il y a 40 ans par l’architecte Oscar Niemeyer.

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La grande championne de cette édition du carnaval a marqué les esprits dès le début du défilé, quand un énorme serpent articulé couleur vermeil a rampé comme par magie entre les danseurs. Le thème du défilé était le culte d’un serpent sacré vénéré par les guerrières Mino, qui défendaient le royaume Dahomey, où se trouve le Bénin aujourd’hui, d’où sont partis de nombreux esclaves envoyés de force au Brésil.

Viradouro a voulu rendre hommage aux femmes afro-brésiliennes, dans un pays encore frappé de plein fouet par le racisme, même si 56% de la population est noire ou métis. La deuxième place du classement revient à l’école Imperatriz Leopoldinense, championne l’an dernier, qui a évoqué le thème de la chance et du hasard à travers l’histoire d’une gitane. Cette année, plusieurs écoles ont décidé de rendre hommage à des héros afro-brésiliens ou aux peuples indigènes, comme Salgueiro, classée quatrième avec un défilé sur le drame des Yanomami, qui font face à une grave crise humanitaire causée par les incursions d’orpailleurs illégaux en Amazonie.