Le biopic de Christopher Nolan sur le père de la bombe atomique Oppenheimer s’annonce grand favori des Bafta, les récompenses britanniques du cinéma décernées dimanche, où la comète française Anatomie d’une chute pourrait aussi poursuivre son ascension avant les Oscars. Rien ne semble arrêter la lauréate de la Palme d’or à Cannes, plébiscitée en salles et qui accumule les récompenses internationales, suscitant l’espoir d’un succès tricolore à Los Angeles en mars.

Avant cela, Anatomie d’une chute, qui raconte le procès d’une écrivaine accusée d’avoir tué son mari, a récolté sept nominations aux Bafta et est en lice pour le prix du meilleur film, meilleure réalisatrice pour Justine Triet ou encore meilleure actrice pour l’Allemande Sandra Hüller.

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À l’instar des autres prix internationaux, Oppenheimer, qui a rapporté près d’un milliard de dollars, reste cependant grand favori pour dimanche soir, et pourrait offrir à Christopher Nolan (Inception, Interstellar) son premier Bafta comme meilleur réalisateur. Face à lui, deux autres Britanniques, Jonathan Glazer (La zone d’intérêt ) et Andrew Haigh (Sans jamais nous connaître ) se disputeront la récompense, aux côtés de Bradley Cooper (Maestro), Alexander Payne (The Holdovers) et Justine Triet, seule femme en lice.

Le portrait de J. Robert Oppenheimer, physicien torturé et directeur scientifique du projet Manhattan pendant la Seconde Guerre mondiale, caracole en tête avec 13 nominations, dont celle du meilleur acteur pour l’Irlandais Cillian Murphy. Derrière lui, Pauvres créatures , la comédie noire et loufoque inspirée par Frankenstein et signée Yorgos Lanthimos est nommée dans 11 catégories, dont celle de la meilleure actrice pour Emma Stone. La star américaine est attendue sur le tapis rouge du Royal Festival Hall aux côtés des étoiles d’Hollywood Margot Robbie, Carey Mulligan ou Bradley Cooper, avant l’ouverture de la cérémonie animée par le «Docteur Who» écossais David Tennant.

Habitué de l’événement, le prince William, qui ne s’est exprimé publiquement qu’une seule fois depuis l’annonce du cancer de son père, le roi Charles III, est aussi attendu dimanche soir à Londres et rencontrera plusieurs des lauréats en sa qualité de président des Bafta. Son épouse Kate reste convalescente après son opération de l’abdomen en janvier. Parmi les autres prétendants, la fresque historique de Martin Scorsese Killers of the Flower Moon a obtenu neuf nominations, comme La zone d’intérêt, film glaçant sur le quotidien de la famille du commandant du camp d’extermination nazi d’Auschwitz et lauréat du Grand prix cannois. Sandra Hüller, qui y interprète son épouse sadique, est aussi nommée dans la catégorie de meilleure actrice dans un second rôle pour ce film.

Barbie , l’autre succès commercial de l’été réalisé par Greta Gerwig mais boudé aux Oscars, n’est quant à lui en lice que pour cinq prix, dont celui de meilleure actrice pour Margot Robbie. «La sélection de cette année est très excitante, et je pense que son maître mot est la variété», avait souligné en janvier Sara Putt, présidente des Bafta, qui espère que cette large palette de films et de genres «encouragera les gens à aller au cinéma».

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Les Bafta récompensent, au fil des années, de moins en moins d’acteurs britanniques: chez les hommes, il n’y a aucun représentant du Royaume-Uni pour le meilleur rôle ou meilleur second rôle, une première depuis 1976. Les actrices originaires du Royaume-Uni sont mieux représentées, avec Carey Mulligan (Maestro) et Vivian Oparah (Rye Lane) nommées pour la meilleure actrice, et Emily Blunt (Oppenheimer), Claire Foy (Sans jamais nous connaître) et Rosamund Pike (Saltburn) dans un second rôle. La révélation britannique How to have sex de la jeune réalisatrice Molly Manning Walker, qui s’interroge sur le frisson des premières rencontres et les limites du consentement, a de son côté reçu trois nominations, après avoir remporté le prix Un certain regard à Cannes.