L’histoire entre Pierre Richard et Les Papillons, qui durait depuis des années, s’est brutalement achevée en décembre, au beau milieu de la polémique sur la tribune de soutien à Gérard Depardieu. Signataire du texte, le comédien s’était vu écarté de l’association de lutte contre les maltraitances. Pas question, selon son président Laurent Boyer de continuer à travailler avec Pierre Richard, dans ces conditions. «Il y a des actes et des propos qu’on ne peut accepter ou excuser, même au nom d’une quelconque amitié», avait-il expliqué sur Instagram le 26 décembre. Nous sommes et serons toujours du côté des victimes et parce que la tribune de soutien à Gérard Depardieu qu’il a signé est indécente.»

Depuis, Pierre Richard s’est expliqué. Dans un message publié le 31 décembre sur les réseaux sociaux, l’ancien comparse de Depardieu dans Les Fugitifs (1986) a affirmé avoir signé la tribune, «uniquement au nom de la présomption d’innocence à laquelle a droit tout citoyen». Pierre Richard affirme que «ce texte ne reflète pas le soutien que je porte à toutes les victimes d’agressions sexuelles. Il ne mesure ni l’intensité de leur douleur ni le chemin de souffrances pour la faire reconnaître.» L’acteur poursuit en soutenant avoir signé «sans connaître la mouvance idéologique dans laquelle évolue la plume de la pétition, mouvance à des années-lumière de mes engagements. Si j’ai pu blesser certaines personnes, j’en suis sincèrement désolé, bouleversé même».

Ses remords, qui ont été lus plus d’un million de fois sur son compte X, ont été bien reçus par l’association Les Papillons. Son président a tendu sa main l’acteur, mardi 2 janvier sur BFMTV : «J’ai envoyé un message hier soir à Pierre Richard pour lui dire que je prenais acte de sa prise de position et que j’étais tout à fait disposé à rediscuter avec lui s’il voulait continuer à nous accompagner.» L’acteur n’a pas donné sa réponse «pour le moment».

La tribune signée par l’acteur de 89 ans prend la défense de Gérard Depardieu, mis en examen pour viols et visé par un reportage de Complément d’enquête qui le montre sexualisant une enfant. Pour les cinquante-six artistes ayants signé le texte : «Lorsqu’on s’en prend ainsi à Gérard Depardieu, c’est l’art que l’on attaque».

L’acteur de 75 ans, tombé de son piédestal après la diffusion d’images où il multiplie les propos misogynes et à caractère sexuel y compris envers une fillette, est visé par trois plaintes pour agression sexuelle ou viol qu’il réfute.