La photographie montrant Alain Delon entouré de ses deux fils le soir de Noël avait surpris. On y voyait l’acteur avec Anthony et Alain-Fabien Delon, avec ses petites-filles, Loup et Liv. Le cliché, posté sur les réseaux sociaux avait été pris, à Douchy, la demeure familiale d’où avait chassée, l’été dernier, Hiromi Rollin, la dame de compagnie d’Alain Delon. La fratrie avait déposé plainte, réglé ses comptes et repris en main le devenir de leur père, très affaibli. Sur ce cliché d’une réunion familiale à Noël, une absente cependant : Anouchka, la fille du comédien. Quelques jours plus tard, pour la Saint-Sylvestre, la jeune femme avait à son tour posté une photo sur les réseaux. Elle y enlaçait son père. Seule avec lui.

Cette bataille de photos débordant d’amour filial cachait-elle une querelle plus grave ? Anthony Delon donne la réponse dans un entretien qu’il a donné à Paris Match cette semaine. Le fils aîné d’Alain Delon annonce qu’il a déposé début novembre une main courante contre sa sœur.

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«Elle ne m’a pas laissé le choix !, explique-t-il. Ma sœur ne nous a jamais informés mon frère et moi qu’entre 2019 et 2022 mon père avait été soumis à cinq tests cognitifs lors de ses visites à la clinique en Suisse et qu’il n’en a réussi aucun. D’après les médecins, ces tests démontrent une dégradation cognitive qui place mon père en position de faiblesse psychologique et donc de vulnérabilité.» Anthony Delon ajoute que sa sœur leur a dissimulé la vérité sur l’état de santé de leur père, alors qu’elle l’accompagnait, tout comme Hiromi Rollin, aux rendez-vous avec les médecins. «Elle a caché ces résultats, pour des intérêts personnels dont je me fiche aujourd’hui, même si je n’en connais pas encore toute la portée, dit-il. En revanche, ce qui pour moi est grave, c’est que, connaissant les agissements de Mme Rollin, elle nous ait dissimulé la détresse dans laquelle se trouvait notre père. En gardant le silence, elle l’a clairement mis en danger. Pour moi, cela la rend indirectement complice de tous les abus et violences dont il a été la victime.»

«D’un point de vue moral, c’est abject, ajoute Anthony Delon. J’ai donc déposé cette main courante pour laisser une trace, et aussi parce qu’une personne qui est capable de manipuler sa famille et de lui mentir comme elle l’a fait est capable de tout.»

Le fils du comédien explique avoir découvert ces agissements en septembre, «suite à une “indiscrétion” du médecin qui pensait que nous étions au courant». Selon lui, le dossier médical a depuis été transmis aux enquêteurs de la brigade de recherche d’Orléans, qui mène les investigations lancées dans l’été sur le rôle d’Hiromi Rollin. «Car, au-delà de l’aspect familial, il y a aussi un aspect judiciaire. Les gendarmes se posent pas mal de questions. Ils essaient aussi, me semble-t-il, de comprendre les motivations d’Anouchka», précise-t-il.

Ce nouveau conflit familial n’épargne pas Alain Delon, comme en témoigne son fils. «Il ne va pas bien, il est affaibli, il en a marre. Il ressent aussi toutes ces tensions autour de lui et je pense que ça le peine, confie-t-il. Regardez, ma sœur n’est pas venue passer Noël avec nous, ça l’a aussi beaucoup affecté. Pourtant il y a de forts risques que ce soit son dernier. Il a d’ailleurs dit à Sophie, la mère de mes filles qui a fait l’aller et retour dans la journée pour l’embrasser : “C’est mon dernier Noël, tu restes ?” »

Anthony Delon précise d’ailleurs que son père a l’intention «de finir ses jours à Douchy», où s’est installé Alain-Fabien et où lui-même se rend deux fois par semaine. «C’est sa dernière volonté et elle sera respectée», ajoute-t-il en expliquant que les médecins jugent que de toute façon «il n’est pas transportable».

Pas question dès lors qu’il aille à Genève comme le souhaiterait sa sœur «parce que ça l’arrange elle !» «Le problème, c’est qu’il lui a passé beaucoup trop de choses et qu’il a du mal à lui dire non…», assène encore Anthony Delon sans rien cacher de tout ce qui le sépare de son frère et de sa sœur. «Eux se connaissent parfaitement parce qu’ils ont grandi ensemble, maismoi je les ai rencontrés sur le tard. L’affaire Rollin a au moins eu ce bénéfice de m’avoir donné l’opportunité d’apprendre à les connaître», témoigne-t-il.

Ces dernières épreuves ne l’ont «pas plus que cela» rapproché de son père, avec qui, par le passé, les relations ont été houleuses. «Aujourd’hui, son humeur est souvent changeante, sans doute à cause de ce qu’il vit, et je ne vous cache pas que c’est un peu compliqué à gérer pour tout le monde», juge-t-il avant de conclure : «Le bonheur familial c’est l’union, l’amour, la confiance et l’empathie envers les siens. Malheureusement, il n’a pas su rassembler sa famille.»