Accusé de plusieurs viols et agressions sexuelles, l’acteur et animateur britannique Russell Brand est sorti, vendredi soir, de son silence en postant une vidéo sur Youtube et X (nouveau nom de Twitter). Dans cette intervention, il qualifie «la semaine d’extraordinaire et éprouvante», sans faire d’allusion sur les faits qui lui sont reprochés. Et suggère que l’acharnement médiatique contre lui relevait d’une conspiration.

«Evidemment la semaine a été extraordinaire et pénible, et je vous remercie énormément pour votre soutien et pour avoir remis en question les informations qui vous sont présentées», a-t-il déclaré dans une vidéo publiée sur sa chaîne YouTube, qui compte 6,64 millions d’abonnés. «J’ai besoin plus que jamais de votre soutien, plus que je ne l’aurais jamais imaginé», a-t-il ajouté, sans toutefois commenter l’enquête conjointe du Times, du Sunday Times et de la chaîne de télévision Channel 4 publiée la semaine dernière.

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Dans cette enquête, quatre femmes l’ont accusé de viol, d’agression sexuelle et de violence psychologique. Jeudi, une femme l’a accusé d’exhibitionnisme en 2008.

Le comédien provocateur qui s’est transformé en gourou anti-establishment a critiqué le gouvernement britannique pour avoir demandé aux géants technologiques de prendre des mesures contre lui. «La loi dans laquelle s’inscrit cette censure permet une vaste surveillance étatique», déplore-t-il. La vedette de la comédie Sans Sarh, rien ne va ! s’est insurgé contre «la collusion entre l’État profond et les entreprises» et «la corruption et la censure des médias», indiquant qu’il publiera une vidéo plus longue lundi.

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Russell Brand s’est montré particulièrement offensif contre la « Trusted News Initiative », un partenariat d’organisations de presse internationales visant à lutter contre la désinformation. « La confiance est la dernière chose que vous devriez offrir », a affirmé le comédien, affirmant que l’objectif du groupe était de « cibler, contrôler, étouffer et fermer les organisations médiatiques indépendantes».

L’artiste de 48 ans a rejeté avec force les accusations émanant d’au moins cinq femmes. Il affirme que ses relations ont toujours été «consenties», même pendant une période où il a admis avoir été «très, très dévergondé».

Le porte-parole officiel du premier ministre Rishi Sunak a qualifié ces allégations de «très graves et préoccupantes», ajoutant que le dirigeant «a clairement indiqué qu’il ne devrait jamais y avoir de place pour le harcèlement, quel que soit l’endroit où il se produit».

Plusieurs sociétés et organisations caritatives ont coupé les ponts avec le présentateur. Son éditeur Bluebird a annoncé que «toutes les futures publications» avec le comédien avaient été suspendues, et la plateforme de partage de vidéos YouTube a également démonétisé son contenu. Russell Brand a d’ailleurs demandé à ses fans de le suivre sur une plateforme vidéo alternative, Rumble.