Le géant Warner Music Group (WMG) a décidé, «après mûre réflexion, (…) de ne pas présenter d’offre ferme» de rachat du groupe français spécialisé dans la distribution musicale Believe, a-t-il annoncé dans un communiqué ce samedi 6 avril. Le comité ad hoc, mis en place par le conseil d’administration de Believe après une première offre d’achat par un consortium mené par son patron Denis Ladegaillerie, «a pris note» de cette décision, a-t-il indiqué dans un second communiqué.

Ce comité «examinera la situation avec toutes les parties intéressées (y compris le consortium composé d’EQT, TCV et Denis Ladegaillerie, ainsi que les actionnaires historiques de Believe) afin de déterminer les prochaines étapes relatives à l’évolution possible du contrôle de la société, et informera le marché en conséquence».

Début mars, la major avait signalé son intérêt pour cette société spécialisée dans l’accompagnement d’artistes et de labels indépendants, fondée en 2005 et introduite en Bourse mi-2021. Le conseil d’administration de Believe avait invité WMG à déposer une offre formelle d’ici au 7 avril. Mais le syndicat de producteurs et distributeurs indépendants UPFI s’inquiétait des «conséquences destructrices» d’un tel rachat sur l’emploi et la création.

Dévoilée en février, l’offre du consortium de Denis Ladegaillerie et des fonds TCV et EQT propose un rachat au prix de 15 euros par action, valorisant la société autour de 1,5 milliard d’euros, et le retrait de Believe de la Bourse (auquel s’est opposé un actionnaire, le gérant d’actifs Sycomore AM). Mais cette offre ne s’est pas faite dans les règles, selon l’Autorité des marchés financiers (AMF), qui doit approuver toute offre publique d’achat (OPA) sur la place financière parisienne.

Le consortium avait, en effet, renoncé fin février à obtenir l’avis motivé du conseil d’administration de Believe, disant que l’offre est «dans l’intérêt annoncé de la société».

En renonçant à cette condition suspensive, le consortium, qui avait connaissance de l’offre concurrente de WMG, pas encore publique, «s’est octroyé un avantage déterminant dans le succès de son offre», a estimé le gendarme des marchés financiers. Believe avait été introduit en Bourse au prix de 19,50 euros par action.