La colère des agriculteurs va-t-elle s’étendre aux autres professions ? S’ils sont les seuls à bénéficier d’une ristourne sur la taxe TICPE applicable au gazole non routier, les professionnels du bâtiment dénoncent l’existence d’«un accord tripartite». Ces derniers utilisent, eux aussi, ce gazole à prix attractif pour «le gros œuvre et le travail des pelleteuses». «Pourquoi le gouvernement nous méprise ?», s’interroge ce jeudi matin sur Europe 1 Jean-Christophe Repon, président de la Confédération de l’artisanat et des petites entreprises du bâtiment (CAPEB).

«Le fait que le premier ministre annonce l’allègement de la TICPE simplement pour les agriculteurs, nous avons l’impression que notre secteur a été floué puisque cet accord tripartite est tombé caduc», relevait il y a quelques jours sur Sud Radio Alain Grizaud, président de la Fédération Nationale des Travaux Publics (FNTP). Si le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, a promis «qu’il ferait une compensation pour les TPE du bâtiment», Jean-Christophe Repon attend désormais des actes.

«Vous n’entendez que les gens qui mettent du fumier sur les préfectures», lance-t-il. «Nous, nous attendons une indépendance et une autonomie». Pour l’heure, Jean-Christophe Repon ne donne «pas de consigne de manifestation» mais relève «déjà une quinzaine de départements dans lesquels les artisans du bâtiment ont rejoint les agriculteurs». «Nous voulons de l’activité et pas plus de dettes pour la France», martèle-t-il.

À cela s’ajoute le souhait de simplifier le système de MaPrimeRénov’ pour les propriétaires. «Cette simplification, ça fait des années qu’on nous la promet», regrette le président de la CAPEB qui va rencontrer l’exécutif le 15 février pour discuter des pistes envisagées. «Nos artisans nous disent que ce n’est plus possible», donc «nous essayons de trouver une sortie», souligne Jean-Christophe Repon. «Il faut, cette fois-ci, qu’on soit vraiment entendus», conclut-il.