Hopium a fait passer la raison avant la passion. La start-up française de l’hydrogène est surtout connue pour sa Machina Vision, une voiture de luxe à 120.000 euros, racée, exposée à Paris lors du Mondial de l’auto, et pour avoir eu un temps dans son équipe l’ancien ministre des transports Jean-Baptiste Djebbari. Ses dirigeants viennent de présenter leur nouvelle stratégie. Le plan de route est moins ambitieux mais moins dangereux.

Hopium sera désormais composé de deux branches : Hopium Technologies industrialisera sa pile à combustible originellement inventée pour la Machina et la déclinera pour des clients professionnels, notamment dans le domaine de la construction navale ; l’autre branche, Hopium Automotive, devrait développer le système de pile à combustible pour des constructeurs intéressés par l’hydrogène. Actuellement, seuls les constructeurs coréens et japonais ont commercialisé des voitures carburant à l’hydrogène.

La nouvelle organisation d’Hopium s’est imposée ces derniers mois. La start-up dont le cours de bourse a perdu 80% de sa valeur en six mois (le cours atteint 3 euros contre 42 euros en juin 2021), a besoin de lever rapidement des fonds et de convaincre des investisseurs que son plan est solide. Ses coûts, sa dette s’étaient alourdis au point de mettre son avenir en péril. Aujourd’hui, une centaine de personnes se répartiront dans les deux branches de la start-up.

«Il y a eu des phases plus difficiles que d’autres mais nous nous efforçons aujourd’hui de rendre Hopium plus robuste», résume Sylvain Laurent, le directeur général d’Hopium.

« Depuis l’origine, nous avons toujours été guidé par la technologie et c’est sa performance qui a rassemblé les équipes sur la pile à combustible », explique Olivier Lombard, le fondateur d’Hopium, fier des 27 brevets déposés sur le design du système de pile à combustible. « Nous sommes partis d’une feuille blanche pour créer une pile compacte et puissante qui lui donne un avantage en poids et en volume par rapport à ce qui existe sur le marché », souligne le jeune homme, pilote de course d’endurance et convaincu par la technologie hydrogène. Les essais sur bancs de cette pile sont actuellement menés. « Ils sont encore meilleurs que ce que nous espérions », se félicite Sylvain Laurent, le directeur général d’Hopium.

La start-up espère que les précommandes de la pile pourraient démarrer dès cette année et leur assemblage en série pourrait avoir lieu en Normandie début 2025. Le calendrier de production de la célèbre Machina Vision est plus flou. Il dépendra de la capacité d’Hopium Technologies à générer des revenus. « Le rêve est toujours là », assure Olivier Lombard.