Voilà qui devrait profiter à Xavier Niel qui possède autour d’un quart des actions d’Unibail-Rodamco –Westfield. Le géant des centres commerciaux, qui détient le Forum des Halles à Paris, la Part Dieu à Lyon ou encore les Quatre Temps à la Défense, a annoncé proposer le rétablissement du versement de ses dividendes ce jeudi 8 février, à l’occasion de la présentation de ses résultats annuels pour 2023 qui connaissent une « forte performance opérationnelle ». Une proposition qui doit être validée par l’assemblée générale le 30 avril.
Cette annonce était particulièrement attendue par les marchés financiers. Et elle devrait réjouir Xavier Niel, qui est entré au capital de la foncière en octobre 2020 après avoir préparé un putsch actionnarial. Il avait alors amorcé un virage stratégique à 180% pour redresser les comptes du groupe. Le patron avait changé, avec l’arrivée de Jean-Marie Tritant à la tête du directoire le 1Er janvier 2021. Le fondateur de Free – tout comme les autres actionnaires- devrait enfin percevoir des dividendes, après une période de suspension de trois ans de leur versement au titre des années 2020, 2021 et 2022, dans le cadre du plan de désendettement de la foncière.
Ce plan incluait en premier lieu un retrait massif des centres présents aux États-Unis, mais aussi des cessions d’autres actifs, ainsi qu’une limitation des investissements. Résultat : Unibail a progressivement redressé ses comptes en faisant passer sa dette sous la barre des 20 milliards d’euros l’an dernier. Parallèlement, le groupe peut se targuer de résultats opérationnels très bons en 2023 pour la deuxième année consécutive, avec une hausse du chiffre d’affaires des commerçants de 6,4% et de la fréquentation des centres commerciaux de 4,9 %. Nul doute que la foncière profite également de la forte revalorisation des loyers, qui augmentent de 8%.
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« Le groupe a renoué avec les niveaux de 2019. Ces résultats s’expliquent par la bonne performance de nos centres commerciaux », s’est félicité Jean-Marie Tritant, président du directoire.
Le géant de l’immobilier commercial revient de loin avec des actifs « retail » qui avaient perdu 20% de leur valeur ces dernières années. « Son endettement trouve sa source dans l’acquisition de Westfield en 2017 », une entreprise ayant des centres commerciaux aux États-Unis et au Royaume-Uni, rappelle un spécialiste du secteur. À l’époque, l’opération est bien perçue jusqu’à ce que le marché des centres commerciaux outre-Atlantique ralentisse très fortement, en raison d’une forte concurrence et du développement du commerce en ligne. La pandémie de Covid qui a éclaté en 2020, n’a pas manqué d’enfoncer un peu plus le clou.
Aujourd’hui, aucun doute : pour la deuxième année consécutive, la page du Covid est définitivement tournée pour le groupe dont les centres commerciaux séduisent à nouveau les consommateurs, attirés notamment par les divertissements proposés comme le fitness, les cinémas et les restaurants. « Nous avons su répondre à la demande avec un bon mix d’enseignes au sein des centres », a précisé Jean-Marie Tritant. « La foncière possède des actifs uniques avec des flux les plus importants et urbains. C’est un portefeuille de superbe qualité », confie de son côté un spécialiste du secteur.