«Il est regrettable qu’une décision administrative de suspension de service de TikTok ait été prise sur le territoire de la Nouvelle Calédonie». Dans un communiqué, la plateforme chinoise s’étonne de la décision annoncée mercredi par Gabriel Attal, interdisant son accès dans l’île. Le réseau social affirme n’avoir reçu «aucune demande ou question, ni sollicitation de retrait de contenu de la part des autorités locales ou du gouvernement français», indique le communiqué. Dans une série de mesures dévoilées mercredi soir pour assurer la sécurité sur le territoire, en proie à des violences, le gouvernement a pris la décision de suspendre l’usage de TikTok.
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Selon nos informations, la plateforme n’aurait pas reçu de signalements de Pharos, le site web du gouvernement qui avertit les différents réseaux sociaux de la présence de contenus et de comportements potentiellement illicites sur leur application. Dans ce cas précis, aucun contenu ou exemple de vidéos n’aurait été transmis à TikTok pour en demander la suppression.
Pour l’heure, TikTok est le seul réseau social à faire l’objet d’une telle interdiction. Ce qui étonne un observateur proche du dossier, pour qui aucun contenu n’enfreindrait «les règles communautaires du réseau social», explique-t-il au Figaro, s’étonnant de sa suspension, alors que la plateforme ne possède «pas de géolocalisation» permettant la réunion d’éventuels émeutiers sur le territoire.
D’autres réseaux sociaux ont déjà été pointés du doigt par le passé dans des moments de tensions dans le pays. À l’instar de Snapchat, qui avait été mis en cause par Emmanuel Macron au moment des émeutes à l’été 2023. Ce dernier et TikTok, étaient accusés de laisser proliférer des contenus montrant les violences commises dans plusieurs villes de France, après la mort de Nahel fin juin 2023. Cela n’avait pas pour autant conduit à leur suspension.
De leur côté les équipes de TikTok assurent surveiller «très attentivement la situation et veiller à ce que notre plateforme soit sûre», précise-t-elles. Le réseau social chinois serait actuellement en contact avec le gouvernement pour clarifier la situation. Cette décision prise par l’exécutif interviendrait sur fond de crainte d’ingérences et de désinformation sur les réseaux sociaux. D’après une information obtenue par le site Numerama, qui a interrogé le cabinet du premier ministre, TikTok serait utilisé «en tant que support de diffusion de désinformation sur les réseaux sociaux, alimenté par des pays étrangers.»