Est-ce la fin du « Las Vegas des Alpes » ? Les habitants du Liechtenstein doivent se prononcer ce dimanche par référendum sur la fermeture des six casinos que compte la principauté enclavée entre la Suisse et l’Autriche.
Ces établissements ont tous ouvert depuis 2017, profitant de la modification d’une loi qui a rendu le jeu légal. Depuis, le pays accueille des foules de touristes allemands, suisses et autrichiens venus tenter leur chance sur les machines à sous et les tables de poker. Le référendum et les signatures nécessaires pour l’activer ont été enclenchés par le groupe IG VolksMeinung, formé pour lutter contre «l’inondation des casinos». «Nous ne voulons pas nous établir comme un hotspot de casino et de poker au milieu de l’Europe», a déclaré l’un de ses membres, Guido Meier, lors d’une discussion sur le vote à venir. «C’est un gros problème de réputation.»
Si l’interdiction l’emporte, les casinos du pays devront fermer leurs portes d’ici cinq ans. Certains grands opérateurs de jeux étrangers sont à l’origine de certains des casinos du Liechtenstein, comme l’autrichien Novomatic AG, dont la société sœur Gryphon Invest AG détient indirectement des participations majoritaires dans la moitié des maisons de jeux du Liechtenstein. «Nous espérons que les électeurs suivront les conseils des deux principaux partis, ainsi que de la chambre économique et d’autres institutions et reconnaîtront qu’un marché bien réglementé vaut mieux qu’une interdiction pure et simple», a déclaré Gryphon Invest AG à Reuters.
Force est de constater que cette industrie naissante apporte un revenu non négligeable au pays de 38.000 habitants. En 2022, les taxes apportées par les voyages effectués par des visiteurs principalement étrangers dans les casinos du Liechtenstein ont généré 50 millions de francs suisses, soit 54,51 millions de dollars. «Ce sont certainement des revenus qui sont pertinents pour notre budget», a déclaré la vice-première ministre, Sabine Monauni.
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De son côté, le gouvernement a effectivement encouragé la population à voter contre le projet d’interdiction, que la vice-première ministre décrit comme « trop radical, trop excessif » et ne résolvant pas le problème de la dépendance au jeu. «Nous voulons continuer à autoriser les jeux d’argent au Liechtenstein et c’est pourquoi nous devons maintenant trouver un équilibre entre des mesures qui réduisent l’activité mais en même temps ne détruisent pas totalement le marché», a-t-elle déclaré.