Un petit Dubaï à Budapest ? La capitale hongroise, aux mains des écologistes, et le gouvernement se déchirent autour d’un ambitieux projet immobilier porté par le premier ministre Viktor Orban et confié aux Émirats arabes unis. Les deux pays vont signer un accord pour concrétiser ce projet, qui vise à moderniser une gare aujourd’hui quasiment à l’abandon et ses environs, pour un montant de cinq milliards d’euros.
Selon un document publié ce jeudi 11 janvier sur le site du gouvernement hongrois, les autorités vont vendre ce terrain situé non loin du centre de la capitale à une entité privée choisie par les Émirats, «sans procéder à un appel d’offres». En contrepartie de cet investissement qualifié d’«importance majeure», la Hongrie s’engage à réaliser des travaux d’infrastructures «à hauteur d’au moins 800 millions d’euros».
Mais dans ce bastion de l’opposition à l’échelon local, ses détracteurs ne voient pas d’un bon œil ce nouveau projet. «Nous ne savons pas exactement ce que l’investisseur va construire», s’est alarmé devant la presse, aux côtés d’autres élus locaux, le maire écologiste Gergely Karacsony. Plaidant pour moins de tours et plus d’espaces verts, lui voudrait faire de cette métropole de 2,6 millions d’habitants, attirant fêtards et touristes, un endroit «plus accueillant et respectueux de l’environnement».
Selon un sondage mené en décembre auprès d’un millier d’habitants par les instituts Median et 21 Research Center, 61% de la population de la capitale est opposée à l’initiative. Ces plans avaient initialement été révélés en novembre par le site d’investigation Vsquare, spécialiste de l’Europe centrale. Confié d’après ses informations au groupe immobilier Emaar Properties, il prévoit l’édification d’un gratte-ciel de 220 mètres, au-delà de la limite maximale autorisée de 90 mètres.
En décembre, le ministre de la Construction Janos Lazar avait défendu le projet, le surnommant «maxi Dubaï» en réaction aux titres de presse évoquant un «mini Dubaï». Le résultat «ne sera pas médiocre», avait-il insisté : c’est un projet de «niveau international» qui va sortir de terre.