Quand il s’agit de satisfaire les clients, la moindre minute compte. Starbucks l’a bien compris. Le géant américain du café, qui compte 242 points de ventes en France, compte sur l’ouverture de «drives» pour élargir sa clientèle hexagonale. Comme c’est déjà le cas pour les hamburgers et autres mets de fast-food, les amateurs de «latte» pourront ainsi déguster leur café sur le pouce, sans quitter leur véhicule. L’objectif est d’investir les zones commerciales situées en périphérie des grandes villes, espaces qui concentrent de nombreuses activités marchandes et tertiaires. Si deux «drives» Starbucks ont fait leur apparition ces dernières années en France – à Toulouse et dans les environs de Rouen – l’enseigne avait jusqu’ici privilégié les installations en centre-ville, dans les aéroports et dans les gares.
Sollicitée par le Figaro, la direction française de Starbucks fait part de sa volonté d’ouvrir de nouveaux «drive» dès cette année. «Plus qu’une stratégie, il s’agit d’analyser au cas par cas les opportunités qui se présentent», tempère toutefois l’enseigne. Cette percée dans l’univers du «drive» semble pourtant en phase avec le plan «Reinvention», présenté l’an passé par la direction Monde de l’entreprise. À l’occasion de la publication de ses résultats trimestriels, la chaîne expliquait viser de nouveaux équipements afin de raccourcir le temps de préparation des boissons, tout en diversifiant son offre avec des viennoiseries et des sandwiches. La filiale française se retrouve ainsi au défi de reproduire le succès rencontré par les «Drive» Starbucks américains.
En France comme aux Etats-Unis, le géant du café devra concurrencer le mastodonte McDonald’s, qui règne toujours en maître sur les périphéries françaises. Le numéro 1 de la restauration rapide mondiale a lui aussi investi le marché du café, en lançant sa formule «McCafé» dès 2007 en France. L’Hexagone compte aujourd’hui 357 espaces de ce type, pensés comme une alternative «abordable» aux emblématiques Starbucks. Par ailleurs, McDonald’s cherche également à renouveler son offre «drive» en développant de nouveaux points de ventes entièrement automatisés. Déjà plébiscités aux Etats-Unis, ces «drives» ultra-rapides pourraient faire leur apparition en France dans les prochaines années.
Moins accessible que McDonald’s, Starbucks table sur son image de marque pour séduire les amateurs de café et autres boissons chaudes. Malgré des prix en hausse, la chaîne américaine a toujours le vent en poupe, comme en témoignent ses derniers résultats, supérieurs aux attentes des investisseurs. Starbucks a réalisé 9,4 milliards de dollars de chiffre d’affaires au quatrième trimestre 2024, signant ainsi une hausse de 11% sur un an. La chaîne a bénéficié de la popularité de ses nouvelles ouvertures, en France notamment, et de l’engouement surprise du marché asiatique pour le café «made in Seattle». Reste maintenant à savoir si la formule «Drive» parviendra à se tailler une place de choix au pays des cafés et des terrasses…