Plus question de laisser les Français jeter leurs vêtements et chaussures usés. À partir de ce mardi, il est désormais possible de profiter d’un «bonus réparation» pour le textile, sur le même modèle que celui qui existe déjà pour certains biens électriques et électroménagers. Sa création avait été annoncée en juillet dernier par Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie devenue depuis ministre déléguée chargée de l’Égalité entre les femmes et les hommes, lors d’une visite à La Caserne, un incubateur dédié à la mode responsable à Paris.

Prévu par la loi antigaspillage pour une économie circulaire (Agec), ce bonus sera financé par un fonds doté de 154 millions d’euros entre 2023 et 2028. Il donnera droit à des aides comprises entre 6 euros et 25 euros. Comptez 7 euros pour refaire un talon et jusqu’à 25 euros pour une doublure, chez les couturiers et cordonniers ayant demandé à être labellisés par l’éco-organisme Refashion, qui pilote le projet pour l’État. Ces remises seront appliquées directement sur la facture de la réparation. «Le but, c’est d’accompagner tous ceux qui font les réparations», avait détaillé Bérangère Couillard, évoquant les ateliers mais «également les enseignes» qui proposent ce service avec en perspective l’espoir de «recréer des emplois».

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En France, 3,3 milliards de vêtements, chaussures et pièces de linge de maison ont été mis sur le marché en 2022, soit 500.000 de plus qu’en 2021, selon Refashion. Les Français « jettent 700.000 tonnes de vêtements chaque année », avait rappelé Bérangère Couillard en juillet, et les deux tiers « finissent dans des décharges ». Bien décidée à inverser la tendance, la ministre était partie en guerre contre la fast-fashion, et les « dégâts immenses » provoqués par le «modèle Shein », cette société chinoise qui fait un carton auprès des ados. Ce modèle est « destructeur pour notre planète, pour les conditions humaines des pays qui accueillent leur production et également destructeur pour le secteur du textile, qui pourrait ne pas s’en remettre », avait assuré Bérangère Couillard.