Xavier Bertrand hausse le ton. Le président de la région Hauts-de-France a reproché au ministre délégué aux Transports, Clément Beaune, de «dilapider l’argent des contribuables». En cause : l’accord trouvé mardi entre la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) et le principal syndicat des contrôleurs aériens, sous la houlette du gouvernement.
Les aiguilleurs du ciel, très portés sur la grève ces dernières années, se sont engagés par le biais de leur syndicat majoritaire (60%) à une trêve de plus d’un an sur le front social, comprenant toute la période des Jeux olympiques et paralympiques de Paris-2024. Un préavis portant sur la journée de vendredi a également été levé. La mobilisation et les perturbations en conséquence s’annonçaient massives.
«Le préavis a été levé parce qu’il y a un accord qui a été trouvé. Je demande à Monsieur Beaune de révéler ce qu’il y a dans cet accord qui, aujourd’hui, est totalement secret», a dénoncé Xavier Bertrand, sur Cnews, ce jeudi. Et de marteler : «Qu’est-ce qu’il y a dans cet accord ? Combien il a coûté ? Parce que c’est l’argent du contribuable». Contacté, le cabinet du ministre n’a pour l’heure pas donné suite.
À lire aussi«Trêve olympique» des contrôleurs aériens : l’improbable annonce des champions d’Europe de la grève
Au-delà du seul cas des contrôleurs aériens, l’ancien candidat à la primaire de la droite s’est inquiété du chantage de certains syndicats dans le secteur des transports avant les Jeux olympiques et paralympiques de 2024. «Il y a aujourd’hui des syndicats, certaines coordinations, qui sont en train de se préparer pour, à la veille des JO, demander un maximum d’avancées pour eux», a-t-il prévenu. En réponse aux manœuvres syndicales, Xavier Bertrand a appelé à aller un cran plus loin que le «service minimum» – qu’il avait lui-même mis en place en 2007 dans ses précédentes fonctions de ministre du Travail.
«Si l’on veut protéger l’État, l’argent des contribuables, les Français qui prennent les transports et les services publics essentiels, il faut aller maintenant, comme en Italie, vers une loi sur le service garanti», a plaidé le LR. La loi italienne empêche certaines professions, notamment dans les transports, de faire grève à certaines dates : du 10 au 20 août, du 23 décembre au 7 janvier, cinq jours avant Pâques et trois jours après, et lors des élections. Comme Xavier Bertrand, le député Renaissance Karl Olive a récemment défendu l’idée d’empêcher les grèves avant les grands évènements internationaux.