Faut-il durcir la réglementation sur les aliments pour bébés ? C’est la question qui se pose après la publication ce jeudi d’une étude de l’association de défense des consommateurs CLCV. Réalisée en juin et juillet à partir de 207 produits alimentaires à destination des moins de trois ans, cette enquête révèle que ces denrées sont souvent trop sucrées ou comportent trop d’arômes et d’additifs.
En dépit d’un affichage récurrent de la mention « santé » sur les produits, «30% des références contiennent des ingrédients sucrants», comme du sucre, du miel ou du chocolat. 38% contiennent des additifs. «Nous avons constaté une prolifération d’allégations nutritionnelles et »santé » sur des produits pourtant à limiter car ils sont trop sucrés et contiennent des arômes et des additifs» indique l’association. «C’est un constat d’autant plus alarmant que la multiplication des produits de type snacks et desserts dans les rayons d’alimentation infantile, normalise le concept de grignotage et la prise de desserts sucrés en fin de repas» regrette CLCV. Dans le détail, «85% des produits laitiers étudiés contiennent des ingrédients sucrants», qu’il s’agisse de sucre, de sucre de canne, de dextrose ou encore de caramel. En outre, «77% des snacks sucrés ou salés contiennent divers ingrédients sucrants» rapporte l’étude.
Par exemple, l’association cite le cas de P’tit gourmand saveur chocolat blanc de Nestlé, qui affiche la mention «réduit en sucres», alors qu’il contient quand même 10 g/100 g de sucre, soit 3 fois plus qu’un yaourt nature au lait entier classique. Quant au produit laitier Blédidej biscuité saveur vanille de Blédina, une brique de 250 ml contient 5 additifs et l’équivalent de 2,5 morceaux de sucre. Le constat est d’autant plus préoccupant que 29% des enfants de 2 à 4 ans sont en surpoids ou en situation d’obésité selon les derniers chiffres parus en 2020.
Ces aliments pour les très jeunes enfants sont donc qualifiés de «nocifs» par l’association, qui en profite pour dénoncer «une réglementation qui ne va pas assez loin». «Ces constats montrent que la réglementation européenne n’est pas assez stricte pour les industriels et devrait être mise à jour». Elle «doit fixer des teneurs maximales en sucres, matières grasses et sel, en se basant sur les recommandations de l’Organisation mondiale de la santé», estime l’association, qui demande en outre «aux industriels d’améliorer la qualité de l’offre de produits alimentaires infantiles». Et appelle tout consommateur, notamment les parents, à «être vigilant et vérifier la liste des ingrédients».