En 2024, tous les regards seront tournés vers les transports en commun franciliens tant les attentes sont grandes en la matière avant la tenue des Jeux olympiques et paralympiques dans la région. L’événement étant vendu comme «100% accessible en transports en commun». Alors que les prix doivent augmenter dès ce 1er janvier, d’autres importants changements sont attendus tout au long de l’année, tels que la mise en service du tramway T12 et du T3b jusqu’à la porte Dauphine ou encore le prolongement de la ligne 14 au nord et au sud. Le Figaro fait le point sur les grandes nouveautés à venir dans les prochains mois.

Ce sont toujours des événements particulièrement attendus : plusieurs prolongements de lignes existantes sont prévus cette année. D’abord avec celui de la ligne de métro 11, entre Mairie des Lilas – actuel terminus – jusqu’à Rosny-Bois-Perrier. Cette nouvelle portion – dont l’ouverture a été décalée au printemps – s’étendra alors sur 6 km dont 5,4 km en exploitation commerciale, et desservira six nouvelles stations, dont une en viaduc.

Autre projet dont la livraison est prévue au printemps : la mise en service du tramway T3b jusqu’à la Porte Dauphine. La ligne qui s’arrête aujourd’hui Porte d’Asnières sera ainsi prolongée à l’ouest jusqu’à la Place Dauphine, en bas de l’avenue Foch (16e), desservant au passage les communes de Levallois-Perret et Neuilly-sur-Seine grâce à sept nouvelles stations.

Viennent ensuite les deux prolongements du RER E à l’ouest jusqu’à La Défense, avec trois nouvelles stations : Porte-Maillot, La Défense et Nanterre-la-Folie, soit 8 km de tunnel ; et de la ligne 14, essentiel à la bonne tenue des JO. Mi-2024, la ligne desservira alors huit nouvelles stations, dont une au nord jusqu’au futur hub du Grand Paris Express, Saint-Denis-Pleyel, et sept au sud, jusqu’à l’aéroport d’Orly.

Outre ces prolongements, de nouvelles lignes doivent également voir le jour, en petite et grande couronne. Lancé il y a quelques jours à peine entre Massy et Évry-Courcouronnes, en Essonne, le tramway T12 permet désormais de desservir 16 stations et pas moins de 12 communes, sur 20 km de voies. Doit suivre ensuite dans ce même département la mise en service du T Zen 4, équipé de 30 bus 100% électriques nouvelle génération. Cette ligne «à haute qualité de service» reliera alors Viry-Châtillon et Corbeil-Essonnes.

Enfin, 5 nouvelles lignes de Noctilien ouvriront en 2024 : la N147 entre Gare de l’Est et Persan-Beaumont, la N123 entre Châtelet et Arpajon, la N160 entre Montparnasse et Plaisir-Grignon, la N161 entre Montparnasse et la Gare de La Verrière ou encore la N162, entre Montparnasse et Rambouillet.

Mais toutes ces nouvelles lignes ont un coût. Et si celui-là doit être en partie pris en charge par les entreprises franciliennes – dont certaines vont voir leur participation via le versement mobilité (VM) augmenter en 2024 – les usagers devront également mettre la main à la poche. Et ce, dès ce 1er janvier.

Dès lundi, le prix du passe Navigo va en effet passer à 86,40 euros par mois, contre 84,10 euros l’an passé et 75,20 euros en 2022. Soit une hausse de 15% des tarifs en moins de deux ans donc, pour les usagers du quotidien. Quant aux abonnés annuels, ils devront s’acquitter d’un passe à 950,40 euros, soit 25 euros de plus que l’an dernier.

Une «hausse limitée à celle de l’inflation» défendue par la présidente de la région et d’Île-de-France Mobilités (IDFM) Valérie Pécresse, qui insiste justement sur la nécessité de financer tous ces nouveaux services, et ce, jusqu’en 2030 au moins. Date à laquelle le Grand Paris Express – futur supermétro de 200 km en construction tout autour de la capitale – devra être en grande partie livré.

L’année 2024 sera surtout celle des Jeux olympiques et paralympiques de Paris. À cette occasion, et c’est une grande première, des tarifs spéciaux seront mis en place pendant l’événement, afin notamment de financer la hausse de 15% de l’offre qui sera proposée à ces dates et estimée à 200 millions d’euros. Ils s’adressent aux plus de 11 millions de visiteurs et autres touristes attendus dans la capitale et la proche couronne à cette occasion.

Le ticket passera alors à 4 euros, un tarif censé dissuader les touristes d’acheter à l’unité et de faire la queue aux automates. Pour éviter que de telles situations se produisent, Île-de-France Mobilités va lancer le «passe Paris 2024» à 16 euros par jour ou 70 euros par semaine. Mais pas question que le coût de cette offre supplémentaire soit pris en charge par les Franciliens, selon IDFM, qui insiste sur le fait que les tarifs n’augmenteront pas pour les plus de 5 millions d’abonnés (Navigo Annuel, Navigo Mensuel, Navigo Senior, Améthyste et imagine R).

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Attendu depuis longtemps, le fait de pouvoir valider ses titres de transport directement grâce à son iPhone devrait (enfin) devenir une réalité au début de l’année 2024. Car s’il est possible de payer un ticket ou son passe Navigo directement avec un smartphone Android, ce n’est toujours pas possible avec un modèle de la marque Apple. «On travaille les aspects techniques, mais ce sera possible tout début 2024 », promettait fin juillet Laurent Probst, le directeur général d’IDFM, se félicitant à l’avance de ce qui sera «une première en Europe». «On sera la première ville en Europe et le plus gros réseau du monde à être présent dans l’onglet “wallet”», précisait-il alors.

Une nouveauté qui va de pair avec la dématérialisation des tickets de métro. Enclenchée mi-octobre 2021, avec la fin de la vente des carnets de tickets t en carton, cette dynamique doit permettre de réduire les files d’attente et de mettre fin à la production de tickets non réutilisables, alors que 28 millions de tickets en carton étaient encore vendus en carnet en 2019. Depuis le développement de l’application «IDF Mobilités» et le lancement du passe Navigo Easy et Navigo Liberté , «seulement 29% des titres t étaient encore vendus en carnet magnétique», se félicite l’autorité.