Le projet n’aura duré que six mois. Alors qu’Emmanuel Macron s’était dit en septembre «favorable» à l’instauration d’un passe illimité pour tous sur les réseaux rail et Intercités, prenant exemple sur le modèle allemand, son nouveau ministre des Transports Patrice Vergiete a tout simplement balayé cette idée mercredi lors des questions au gouvernement au Sénat. «Ce que j’imagine proposer pourrait être une expérimentation d’un passe rail ciblé sur les jeunes et sur la période estivale sur les réseaux TER et intercités. Il s’agirait en quelque sorte d’une tarification sociale pour les jeunes, pour leur permettre de découvrir l’ensemble des régions de notre beau pays», a fait valoir l’ancien maire de Dunkerque.

L’abonnement n’étant que 49 euros par mois Outre-Rhin, un ancien conseiller de l’ancien ministre des Transports Clément Beaune avait pourtant assuré, il y a quelques mois, que la France «serait en capacité de proposer un tarif tout aussi attractif ». Pas vraiment le son de cloche de l’équipe actuelle. «Je l’avais dit à l’époque, il faut cesser d’avoir des bonnes idées avec l’argent des autres», a raillé le ministre.

À lire aussiPasse rail: pourquoi «la bonne idée» d’Emmanuel Macron pourrait virer au casse-tête

«Pour l’ensemble des régions, cela représenterait un manque à gagner de 200 millions d’euros, plus 950 millions pour l’île de France», a poursuivi Patrice Vergiete. L’heure est clairement aux économies, partout, avec l’objectif d’éviter toutes dépenses supplémentaires. Ayant revu ses ambitions à la baisse, l’exécutif devra maintenant apporter des éclaircies sur l’expérimentation qu’il souhaite lancer. Ce qui a déjà provoqué le mécontentement du président de la région Hauts-de-France Xavier Bertrand sur X : «Où est passée l’ambition initiale d’un pass rail pour tout le temps et pour tout le monde ? L’État ne veut finalement plus rien financer ?». Pour répondre, le ministre doit en discuter avec la présidente de l’association des Régions de France, Carole Delga.