Arnaque au faux coursier, au faux site de vente, «à l’enfant qui a un problème avec son téléphone» et même au faux tueur à gages : on savait déjà les criminels créatifs en matière d’escroquerie. La dernière arnaque détectée par les forces de l’ordre en donne (encore) une nouvelle preuve. Sur les réseaux sociaux, la gendarmerie nationale a alerté cette semaine sur ce qu’elle appelle l’arnaque au travail de «testeur de produits Amazon».

Pas de SMS ou de mail frauduleux ici, mais un bon vieux courrier papier, imitant l’en-tête et la charte graphique d’Amazon et invitant à «tester un nouveau produit» après un soi-disant achat réalisé sur la plateforme de e-commerce. «Nous offrons à chaque membre un article gratuit pour test, et une commission d’un certain montant», est-il mentionné sur le courrier, promettant une commission allant «jusqu’à 40 euros».

Les personnes intéressées sont alors incitées à scanner le QR Code imprimé sur le courrier «pour enregistrer votre nom et vos coordonnées». Et c’est là que l’arnaque prend forme. Une fois le QR Code scanné, les victimes doivent donner tout un tas d’informations personnelles (nom, prénom, adresse, numéro de carte bancaire…). Données qui sont ensuite revendues sur le darkweb, ou sont utilisées pour mener une arnaque au faux conseiller bancaire, «le phénomène de 2023» selon la plateforme Cybermalveillance.gouv.fr. Dans ce type d’arnaques, les escrocs usurpent le numéro du service client de la banque de la victime et la poussent à valider des achats en ligne ou des transferts d’argent.

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Il est difficile de savoir depuis quand cette arnaque au faux testeur Amazon a cours, et combien de personnes sont tombées dans le panneau et se sont fait escroquer. Elle aurait pu rester sous les radars encore longtemps, si l’un de ces courriers n’avait pas été envoyé… à un gendarme. L’adjudant-chef Nicolas Renaud, gendarme à la cellule d’appui judiciaire du groupement de gendarmerie départementale de Haute-Savoie, a raconté à Franceinfo avoir récemment reçu à son domicile à Annecy cette lettre. De quoi mettre à jour cette arnaque.

«Ce qui m’a mis la puce à l’oreille, c’est la qualité du support, de l’impression, le mot de clôture de la lettre : “tous mes vœux”, et puis surtout une adresse mail qui ne correspondait pas du tout à Amazon», rapporte l’enquêteur. L’adresse courriel de contact mentionnée sur la lettre laisse en effet interrogateur (eu4@freegiftf.com). De même que le lieu d’acheminement du courrier, les Pays-Bas. Par ailleurs, comme le rapporte une internaute sous le post de la gendarmerie nationale sur X (ex-Twitter), s’il existe un vrai club de testeurs Amazon, appelé Amazon Vine, il «n’offre aucune rémunération. On a seulement les produits à tester, en échange d’un avis honnête et détaillé d’utilisateur».

Il ne faut donc en aucun cas scanner le QR Code présent sur le courrier, avertit la gendarmerie, qui appelle par ailleurs à «signaler les faux sites et profils sociaux» sur la plateforme Pharos, et également à sensibiliser ses proches à cette arnaque.