Vont-ils trouver un accord ? Les six syndicats de médecins libéraux retrouvent ce jeudi l’Assurance maladie pour un nouveau round de négociations tarifaires, avec un diagnostic pour l’instant unanime chez eux : «le compte n’y est pas». Le 8 février, lors de la dernière séance de négociations sur le prix des consultations pour les cinq ans à venir, l’Assurance maladie avait commencé à dévoiler ses batteries.

Elle avait ainsi proposé une revalorisation à 30 euros de la consultation du médecin généraliste (26,50 euros actuellement). D’autres revalorisations seraient variables pour les spécialistes, avec la volonté de privilégier certaines spécialités aujourd’hui plus mal loties, comme la pédiatrie ou la psychiatrie. Mais pour le docteur Margot Bayart, du syndicat de généraliste MG France, les propositions de la Cnam restent insuffisantes pour créer le «choc d’attractivité» promis par le gouvernement, pour enrayer la baisse du nombre de généralistes libéraux observée ces dernières années. La Caisse nationale d’assurance maladie «a revu sa copie» depuis le dernier round, «mais les propositions sont encore insuffisantes», a-t-elle indiqué à l’AFP.

«Il n’est pas improbable qu’on jette l’éponge et qu’on refuse de signer» une nouvelle convention pour entrer en «dissidence tarifaire», a averti de son côté le docteur Richard Talbot, de la Fédération des médecins de France (FMF). Pour les spécialistes, «la déception est grande», a indiqué de son côté le docteur Franck Devulder, président de la CSMF (Confédération des syndicats médicaux français).

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Certaines spécialités comme les gynécologues médicaux ou les endocrinologues restent des «parents pauvres», tandis que d’autres comme les dermatologues et les rhumatologues sont «carrément oubliées», a-t-il indiqué. Pour lui, les négociateurs vont désormais «entrer dans le “money time” (la période décisive d’un match sportif, NDLR) ou des décisions fortes doivent être prises de part et d’autre» pour avancer vers un accord.

Thomas Fatôme, directeur général de l’Assurance maladie, a indiqué la semaine dernière que l’Assurance maladie comptait encore «améliorer et préciser (ses) propositions». «Mais nous approchons très progressivement de la copie finale et chacun devra mesurer l’écart entre l’accord “rêvé” et ce qui est sur la table, et surtout les conséquences en cas d’absence d’accord», ajoutait-il dans un entretien au Quotidien du Médecin.

Selon Thomas Fatôme, la revalorisation de tarifs de consultations déjà sur la table représente 700 millions d’euros par an. Les six syndicats représentatifs participant aux négociations sont MG France, la CSMF, la FMF et l’UFML-S pour les généralistes, et Avenir Spé-Le Bloc, la CSMF, le SML et l’UFML-S pour les spécialistes.