Lestée par par l’effet de la hausse des taux sur la banque de détail et par des ajustements comptables, la banque Société Générale a dévoilé vendredi un résultat net divisé par cinq au troisième trimestre, par rapport à la même période en 2022, à 295 millions d’euros.
Malgré «une bonne activité commerciale dans la plupart des métiers», le bénéfice net a été «pénalisé par l’effet négatif dans la banque de détail en France des couvertures court terme de la marge nette d’intérêt». Il intègre également «des éléments comptables exceptionnels», comme cela avait été annoncé mi-septembre, a commenté le directeur général Slawomir Krupa, cité dans le communiqué. Ce bénéfice net (part du groupe) de 295 millions d’euros reste toutefois supérieur aux attentes des analystes, qui tablaient sur 225 millions, selon le consensus compilé par le fournisseur de données Factset.
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Le bénéfice net incluant les participations ne donnant pas le contrôle est de 563 millions d’euros. Outre les effets de la hausse des taux d’intérêt, la banque a fait valoir «un impact négatif exceptionnel» de l’ordre de 610 millions d’euros, lié notamment à des dépréciations et à une forme de renoncement, qui peut être annulé, à des réductions d’impôts. Avec ces ajustements comptables, la banque a voulu simplifier son bilan, cadrant ainsi avec la volonté affichée de Slawomir Krupa, aux manettes depuis fin mai, de parler un langage de vérité. Mi-septembre, le directeur général de la banque avait indiqué notamment viser une croissance annuelle des revenus assez faible, entre 0% et 2% en moyenne entre 2022 et 2026, et un taux de distribution compris entre 40% et 50% du résultat net publié. À titre de comparaison, il était de 90% au titre de l’an dernier. Des annonces très mal perçues par le marché, l’action dégringolant de 12,05%. Depuis, elle a perdu encore plus de 7%.
Finie également, l’utilisation dans la présentation des résultats d’un bénéfice «sous-jacent», censé mieux refléter la dynamique du groupe, la banque communiquant désormais uniquement en «données publiées», moins sujettes à la narration. Le produit net bancaire (PNB), équivalent du chiffre d’affaires pour le secteur, s’est pour sa part élevé à 6,19 milliards d’euros au troisième trimestre, en baisse de 6,2% sur un an. Le pôle de banque de détail en France, qui comprend également la banque privée et l’assurance, a particulièrement souffert: il affiche un PNB en baisse de 16,4% à près de 1,9 milliard d’euros, et un bénéfice net à 110 millions d’euros (-65,3%). Comme ses pairs, Société Générale a été pénalisée par la hausse des taux, dont l’effet bénéfique sur les banques françaises met plus de temps à se matérialiser que dans d’autres pays car l’immense majorité des crédits est à taux fixe. En revanche, elles doivent mieux rémunérer immédiatement l’ensemble des dépôts, et notamment le Livret A.
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La banque a en outre fait le choix jusqu’à la moitié de l’année 2022 de se protéger contre une baisse des taux, une couverture coûteuse car à rebours de la direction des taux, mais qui devrait diminuer au cours des prochains trimestres, pour disparaître courant 2024. Les métiers de banque de financement et d’investissement ont pour leur part réalisé un bénéfice net de 647 millions d’euros, en hausse de 7,7% sur un an, tandis que le PNB de l’activité s’est élevé à 2,3 milliards d’euros (-0,4%). Quant au pôle de banque de détail à l’international, qui comprend également les services de mobilité comme le leasing automobile, son bénéfice net a baissé de 26,2%, à 377 millions d’euros, principalement à cause d’une hausse des coûts, l’activité ayant crû de 12% sur un an. La hausse des coûts s’explique notamment par l’intégration de LeasePlan, dont l’acquisition pour 4,8 milliards d’euros a été finalisée en mai et qui a donné naissance à un géant européen de la location longue durée de voitures désormais présenté sous la marque «Ayvens».