Le gouvernement veut à tout prix éviter une redite des difficultés de la fin d’année 2022 sur le rail. Alors que deux syndicats continuent de brandir la menace d’une mobilisation sociale à la SNCF parasitant les départs en vacances des Français à Noël, l’exécutif se veut ferme. Invité sur le plateau du «Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première», ce dimanche, le ministre délégué aux Transports a même jugé qu’une grève serait «incompréhensible».

«Ce serait incompréhensible, après ce qu’on a vécu qui était douloureux pour des milliers de familles l’an dernier, qu’on ait un mouvement social au moment de Noël», a déclaré Clément Beaune. Disant faire «confiance à la négociation sociale» entre les partenaires sociaux et la direction, le ministre a souligné que les salaires pourraient progresser de 17% à plus de 20%, selon les situations, entre 2022 et 2024, au sein du groupe ferroviaire. Un bilan supérieur à l’inflation, de nature à apaiser les inquiétudes des syndicats.

Certaines organisations ont d’ailleurs «ont déjà accepté ces propositions salariales». «Les Français ont le droit aux vacances de Noël […]. On doit pouvoir passer des vacances de Noël sereines, en famille. […] Les Français méritent ce repos», a-t-il martelé, appelant à la «responsabilité de tous».

Cette prise de parole intervient alors que des divisions demeurent entre les représentants des salariés de la SNCF. L’Unsa ferroviaire et la CFDT Cheminots ont topé avec la direction, saluant «des avancées» pour les travailleurs.

De leur côté, la CGT Cheminots et Sud-Rail restent, pour l’heure, mobilisées. «Notre mot d’ordre n’a pas changé : une journée de grève lors des grands départs», confirmait ainsi le délégué syndical de cette dernière organisation au Figaro, la semaine dernière. «Si les cheminotes et les cheminots, dans un contexte inflationniste inédit, accueillent avec bienveillance les quelques mesures décidées bien que n’étant pas dupes de la faiblesse de celles-ci, ils ne renonceront pas à aller chercher ce que la direction leur doit réellement, et la note est salée», avertissait de son côté la CGT Cheminots dans un communiqué, le 23 novembre.

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Si la SNCF a fait état de ventes records pour les fêtes de fin d’année, une mobilisation pourrait bien perturber ces semaines qui s’annoncent pour le moins chargé pour le groupe ferroviaire. De quoi rappeler le souvenir douloureux de 2022 : l’an dernier, le week-end de Noël avait été fortement marqué par une grève, pénalisant des centaines de milliers de voyageurs. «De manière générale il faut éviter les grèves, à Noël en particulier. Parce qu’on le sait, les Français sont fatigués», plaidait alors Clément Beaune. Une intersyndicale prévue cette semaine à la SNCF permettra peut-être de constater si le ministre délégué sera davantage entendu par les organisations, cette année.