Un coup d’épée dans l’eau. Le syndicat SUD-Rail a finalement renoncé à organiser un mouvement social lors des grands départs qui précèdent les fêtes de Noël, confirme le secrétaire général de l’organisation au Figaro. La CGT-Cheminots, autre syndicat contestataire de la SNCF, s’était déjà refusée mardi à déposer un préavis de grève commun lors d’une intersyndicale du groupe. Une consultation de ses troupes organisée mercredi matin par SUD-Rail a définitivement enterré les menaces de grève portées par le syndicat depuis plusieurs semaines.

Un membre de la CFDT-Cheminots prévenait dès mardi après-midi que «la perspective d’une grève nationale à la SNCF d’ici à la fin de l’année n’est plus vraiment envisagée», estimant qu’il serait difficile «politiquement» pour SUD-Rail d’organiser une telle grève en solitaire. Les quatre organisations représentatives de la SNCF (Unsa, CFDT, CGT et SUD) devraient signer ensemble un «revendicatif complémentaire commun» début 2024, pour compléter les mesures décidées par la direction au terme des négociations annuelles obligatoires, telle que l’a explicitement envisagé l’intersyndicale. Des consultations internes devront entériner ce projet.

Les deux syndicats radicaux, coutumiers des blocages lors des fêtes de fin d’année, ont refusé de signer l’accord salarial proposé par la direction de la SNCF. À la différence de l’UNSA-Ferroviaire et de la CFDT-Cheminots qui ont décidé d’apposer leur paraphe. «Ce qui est proposé, c’est une augmentation de salaire en dessous de l’inflation», s’est indigné Fabien Villedieu peu après avoir balayé l’accord de la direction.

Malgré l’absence de signature de la CGT et de SUD, pourtant majoritaires à eux deux, la SNCF a unilatéralement ratifié l’accord. Le groupe a ainsi acté une augmentation de salaires évaluée à 4,6% en moyenne sur l’année 2024. En plus d’1,8% d’augmentation générale, le groupe ferroviaire devrait verser une prime de partage de la valeur de 400 euros aux près de 140.000 cheminots. La direction s’est engagée en outre à augmenter les bas salaires afin qu’aucun ne tombe sous le niveau d’1,1 fois le SMIC.

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Le ministre des Transports, Clément Beaune, a jugé dimanche dernier «incompréhensible» la perspective d’une grève lors des fêtes, rappelant le souvenir «douloureux» des perturbations sur le trafic ferroviaire lors du week-end de Noël l’an passé. «Les Français ont le droit aux vacances de Noël […]. On doit pouvoir passer des vacances de Noël sereines, en famille», a insisté le membre du gouvernement. Le secrétaire général adjoint de la CFDT-Cheminots, Sébastien Mariani, souscrit à plein. «Il est toujours délicat d’organiser un mouvement social lors de ces grands rassemblements familiaux, c’est la meilleure façon de se faire haïr», confiait-il au Figaro la semaine dernière. Ils semblent avoir été entendus.