Le réseau social X (ex-Twitter) a publié dimanche son premier rapport de transparence sur le contrôle des contenus, rendu obligatoire par la réglementation DSA de l’Union européenne. Alors que la France tient la palme en Europe des signalements de propos violents et illicites, la plateforme ne compte que 52 modérateurs francophones.
Parmi les 27 membres de l’UE, les signalements de contenus, suppressions et suspensions pour propos violents et haineux au sein de X sont les plus nombreux en France, loin devant l’Allemagne et l’Espagne. La surveillance des contenus sur le réseau en France menée par X a ainsi entraîné 16.288 suppressions de messages contre 7160 en Allemagne et 7743 en Espagne, pays le plus actif sur le réseau en termes d’utilisateurs. Le rapport de transparence de X porte sur la période du 28 août au 20 octobre.
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En France, parmi ces contenus supprimés, on compte près de 4300 messages de harcèlement contre plus de 1000 en Allemagne et 1200 en Espagne. Figurent aussi plus de 6000 propos violents contre moins de 2000 en Allemagne, 1100 aux Pays-Bas et 4100 en Espagne.
Ce rapport de transparence est exigé par la nouvelle réglementation de l’UE, le Digital Services Act (DSA), entrée en vigueur en août. Elle oblige les grandes plateformes en ligne – de X à Meta en passant par TikTok et Google –, à agir pour retirer tout contenu illicite et à détailler la façon dont elles modèrent les contenus. X explique avoir une «équipe internationale et interfonctionnelle» de «modérateurs humains», qui travaillent «24 heures sur 24 avec la capacité de couvrir plusieurs langues».
Dans le cas de la France, X – qui modère une grande partie des contenus de manière automatique – dispose de 52 modérateurs humains en langue française, indique le rapport. Le réseau en a 2294 en anglais, 81 en allemand, 12 en arabe et 2 en italien. Dans le cadre du conflit israélo-palestinien, déclenché par l’attaque sanglante du Hamas palestinien sur le sol israélien le 7 octobre, le réseau social X, dirigé par Elon Musk, a été pointé du doigt par la Commission européenne pour son manque de modération, contraire au DSA.