Les syndicats redescendent dans la rue pour la septième fois en moins de deux mois. Après deux mobilisations en janvier, trois en février et une le 7 mars, les organisations opposées à la réforme des retraites ont appelé les Français à battre de nouveau le pavé ce samedi 11 mars, un mois jour pour jour après la dernière journée d’action organisée un week-end.

Ce samedi, les grèves devraient être moins nombreuses qu’en semaine, mais certaines professions promettent de rester mobilisées. Des perturbations sont ainsi attendues dans plusieurs secteurs, dont les transports. Si la RATP table sur des conditions de circulation «quasi équivalentes» à celles, en «nette amélioration», de ce vendredi, la SNCF a d’ores et déjà prévenu ses voyageurs : «Les circulations devraient rester perturbées durant le week-end de façon similaire à vendredi, avec des évolutions locales possibles». Même constat dans l’aérien : la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies d’annuler 20% des vols samedi aux aéroports de Paris-Orly, Marseille, Nantes, Toulouse et Bordeaux, et de 20% dimanche sur ceux de Paris-Orly, Marseille et Toulouse. Dans les raffineries, les grévistes veulent également continuer à bloquer les expéditions de carburants.

Outre ces mobilisations perturbant des secteurs, des manifestations et rassemblements sont prévus à travers l’Hexagone, samedi. À Paris, le cortège partira de la place de la République à 14h : il suivra ensuite un chemin bien connu des syndicats, via le boulevard du Temple, Beaumarchais, la place de la Bastille, la rue de Lyon, l’avenue Daumesnil et le boulevard Diderot jusqu’à la place de la Nation, point d’arrivée de la mobilisation.

À Lyon, les participants iront à partir de 14h de la place Jean-Macé au quartier des Brotteaux. À Marseille, ils s’élanceront également à 14h, du Vieux-Port. À Orléans, les opposants sont appelés à se rassembler sur le parvis de la cathédrale à 14h, quand les Montpelliérains sont attendus à 14h des rives du Lez. Les manifestants de Lille partiront de la porte de Paris à 14h30, ceux de Nantes du Miroir d’eau à la même heure, et ceux de Nice à 10h, devant la gare Nice ville. Les Bordelais marcheront quant à eux depuis la place de la Bourse, à 13h30, et les habitants de Strasbourg de la place de la Gare, à 10h30.

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Cette fois-ci, les syndicats espèrent pouvoir mobiliser plus largement encore que le 7 mars, en profitant du fait que la journée d’action soit un samedi. Les opposants comptent notamment sur la venue de familles et de salariés du privé, peu prompts à faire grève ou à défiler en pleine semaine. Le samedi 11 février, un peu moins d’un million de personnes avaient battu le pavé, selon le ministère de l’Intérieur, dont 93.000 à Paris – le record enregistré dans la capitale depuis le début du mouvement social. De leur côté, les renseignements territoriaux s’attendent à voir entre 800.000 et un million d’opposants manifester, dont 70.000 à 100.000 à Paris, selon BFMTV. Soit un niveau important, mais moins massif que celui du 7 mars.

Cette journée sera la deuxième du «second acte» du mouvement social, entamé mardi, selon les syndicats. Elle sera suivie d’une huitième mobilisation, mercredi 15 mars, comme l’a confirmé récemment l’intersyndicale. Pour les opposants, le temps presse, alors que l’examen de la réforme accélère au Sénat, et que les discussions doivent s’achever dimanche à minuit. Le projet partira ensuite en commission mixte paritaire (CMP), mercredi, avant de revenir à l’Assemblée nationale une dernière fois. Il ne reste donc que quelques jours aux organisations vent debout contre les plans de l’exécutif pour le faire reculer. Les syndicats l’assurent : les opposants ne baisseront pas les bras. «La lassitude, on ne la voit pas. Il faut que le gouvernement entende cette forme de cri très puissant du monde du travail», avertissait ainsi mardi le patron de la CFDT, Laurent Berger, quelques minutes avant le départ de la manifestation parisienne.