Les opposants à la réforme des retraites ne semblent pas prêts à lâcher, une semaine après l’adoption du texte via un 49.3 et après une journée de manifestations particulièrement houleuses jeudi. Avant le dixième rendez-vous prévu mardi 28 mars, la mobilisation se poursuit ce week-end dans plusieurs secteurs-clés de l’économie. La CGT appelle ainsi «à généraliser la grève dans toutes les entreprises et services, et à multiplier les initiatives revendicatives tout ce week-end». Des mobilisations auront lieu en région, à 13 heures à Brest, à 14 heures à Montpellier et à 15 heures à Nice et Dijon. Le Figaro fait le point sur les perturbations à prévoir, secteur par secteur.
Côté ferroviaire, la SNCF note «une amélioration» ce week-end, même si le trafic va rester «perturbé» sur certaines lignes. SNCF Voyageurs maintient les trois quarts des TGV Inoui et Ouigo, les trois quarts des TER et la moitié des Intercités de jour. Aucun Intercités de nuit ne roulera, et le trafic sera «normal ou quasi normal» pour Eurostar et Thalys. Sur le réseau ferroviaire francilien, la circulation des trains s’améliorera nettement, les lignes C et R restant les plus perturbées avec 1 train sur 2. «Des perturbations subsisteront ce lundi 27 mars», indique par ailleurs la SNCF.
Dans l’aérien, la Direction générale de l’aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes de supprimer 15% des vols ce samedi à l’aéroport de Paris-Orly, et 20% des vols aux aéroports de Marseille-Provence, Bordeaux-Mérignac et Lyon-Saint-Exupéry.
Pour dimanche, la DGAC a demandé aux compagnies aériennes de renoncer à 33% de leurs vols à l’aéroport de Paris-Orly, et à 20% des vols à Lyon-Saint-Exupéry et Marseille-Provence. Ces annulations préventives concerneront 20% des vols à Paris-Orly et à Marseille-Provence lundi. En outre, la DGAC prévient que «des perturbations et des retards sont à prévoir» et invite les voyageurs à «reporter leur voyage et à s’informer auprès de leur compagnie aérienne pour connaître l’état de leur vol».
À lire aussiGrèves : quelles perturbations dans les secteurs aérien et ferroviaire jusqu’à lundi ?
Du côté de l’énergie, la fédération CGT du secteur appelle à «amplifier la lutte», et en particulier à «multiplier les initiatives ce week-end», avant la dixième journée d’actions nationale interprofessionnelle prévue mardi. «Maintenant, avec des dépôts en grève, et cinq raffineries sur six à l’arrêt, l’objectif est de tenir jusqu’au retrait» du texte, a assuré à l’AFP Eric Sellini, coordinateur national de la CGT-Chimie.
La grève a été reconduite vendredi à la raffinerie TotalEnergies de Donges (Loire-Atlantique) jusqu’au 31 mars. Elle a été prolongée de 72 heures à la raffinerie TotalEnergies de Normandie, à Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime). Quant à la raffinerie Esso-ExxonMobil de Port-Jérôme-Gravenchon (Seine-Maritime), elle est contrainte de stopper sa production à compter de ce samedi, faute de pétrole brut à raffiner, a affirmé vendredi la CGT.
Des réquisitions ont par ailleurs été décidées par le gouvernement vendredi à Donges et à Gonfreville-l’Orcher, après celles décrétées au dépôt de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) depuis mardi. Il s’agit pour l’exécutif de garantir l’approvisionnement en carburant dans les stations-service et les aéroports de Paris, où les pénuries sont croissantes. Vendredi à 13h, 13,5% des stations-service du pays ne disposaient pas soit d’essence (SP 98, SP95, E10), soit de diesel, selon les calculs effectués par Fig Data.
À lire aussiPénurie de carburant : 13,5% des stations-service en difficulté, 44 départements toujours fortement touchés
La grève des éboueurs parisiens, entamée le 6 mars, va se poursuivre ce week-end. La CGT Services Publics a en effet voté mardi en assemblée générale la reconduction de la grève jusqu’au lundi 27 mars. Ce vendredi, 10.000 tonnes de déchets restaient non ramassées à Paris, malgré les réquisitions d’agents prises par la préfecture de police de Paris. Deux des trois d’usines d’incinération traitant les déchets de la capitale ont par ailleurs rouvert vendredi matin, les agents ayant décidé la fin du mouvement, a fait savoir le syndicat métropolitain Syctom à l’AFP. La grève a par ailleurs pris fin vendredi dans le XVe arrondissement de la capitale, a annoncé le prestataire privé Pizzorno.
En région aussi, les éboueurs sont toujours en grève dans plusieurs grandes villes, à l’image du Havre, de Rennes ou de Nantes.
À lire aussiGrève des éboueurs : combien de temps faudra-t-il pour débarrasser Paris des tas de poubelles ?