En attendant la décision du Conseil constitutionnel sur la réforme des retraites, les syndicats ont une onzième fois appelé les Français, opposés à cette dernière, à se mobiliser jeudi 6 avril. Alors que le mouvement social dure depuis presque trois mois, les organisations ne veulent rien lâcher et entendent bien faire plier le gouvernement. Et ce, malgré des chiffres de participation en baisse lors de la dernière journée de contestation le 28 mars : «seuls» 740.000 Français avaient participé aux différents cortèges hexagonaux, selon le ministère de l’Intérieur. Le Figaro fait donc le point sur les perturbations attendues.
Si aucune prévision de trafic n’a été rendue publique pour l’instant, l’Intersyndicale, elle, a une nouvelle fois exhorté ses troupes à se mobiliser jeudi prochain. Dans un communiqué publié fin mars, l’ensemble des organisations de la SNCF ont d’ailleurs dénoncé «l’entêtement du gouvernement». «Les fédérations cheminotes CGT, UNSA-Ferroviaire, SUD-Rail et CFDT appellent tous les cheminots du GPU à se joindre aux actions organisées dans les territoires et à se mettre massivement en grève», ont poursuivi les syndicats. La compagnie ferroviaire devrait dévoiler ses prévisions de trafic mardi 4 avril.
Quant à la RATP, elle n’a pas donné, à l’heure actuelle, plus d’informations sur le déroulé de la journée de jeudi. Invité de BFMTV vendredi, le co-secrétaire général du syndicat Solidaires RATP Bertrand Dumont a prévenu : «Nul doute que la journée du 6 avril sera une journée importante parce qu’il faut qu’on continue à mettre la pression sur le gouvernement pour qu’il retire sa réforme.»
Les autorités aériennes n’ont pas encore indiqué le pourcentage de vols et quels aéroports seraient concernés. Pour autant, l’Usac-CGT a déjà déposé un préavis de grève depuis jeudi dernier. Dans un communiqué, elle appelle «l’ensemble des personnels de la DGAC et de l’ENAC à se mettre massivement en grève et à participer aux manifestations.»
Si les prévisions dans l’Éducation nationale seront dévoilées dans les prochaines heures, le syndicat SUD éducation a exhorté son secteur vendredi dernier à «enfoncer le clou et de faire de la journée du 6 avril, appelée par l’intersyndicale, une journée massive de grèves et de manifestations». «D’ici là, nous devons proposer et animer des initiatives collectives et unitaires, faire vivre la lutte et la mobilisation dans l’espace public et auprès de nos collègues», ajoute l’organisation.
Alors que 35% des stations-service d’Île-de-France et que 10% des points de vente hexagonaux sont touchés par des pénuries de carburant, les syndicats du secteur poursuivent leur grève. Si des problèmes d’approvisionnement sont à l’ordre du jour, l’État a déjà ordonné des réquisitions de raffineries. La CGT-énergie, elle, envoie un message très clair à trois jours de la nouvelle mobilisation : «Électriciens, gaziers énergéticiens (…). Retraites, non c’est non.»