Drôle de façon de reprendre la discussion avec le gouvernement. L’intersyndicale, qui se réunissait ce mardi matin au lendemain d’une journée de mobilisation qu’elle juge «historique», a décidé d’appeler à une nouvelle journée d’action le 6 juin. La date peut paraître loin, plus d’un mois va la séparer de la précédente, mais elle ne doit rien au hasard. Deux jours après, soit jeudi 8 juin, les députés vont examiner une proposition de loi du groupe Liot visant à abroger la réforme des retraites tout juste promulguée.
Tout comme la journée d’action organisée le 16 mars devant l’Assemblée nationale, le jour où le gouvernement a eu recours au 49.3, le but sera de faire pression sur les élus. «Nous appelons unitairement nos organisations à aller rencontrer les députés partout pour les appeler à voter cette proposition de loi. Dans ce cadre, l’intersyndicale appelle à multiplier les initiatives avec notamment une nouvelle journée d’action commune, de grèves et de manifestations le 6 juin», écrivent les syndicats dans leur communiqué au lendemain du 1er mai.
L’option d’une nouvelle journée commençait à se dessiner ces derniers jours. La veille, Cyril Chabanier, numéro un de la CFTC, un syndicat réformiste, s’était prononcé en faveur de cette nouvelle journée. «Personnellement, je suis favorable à l’organisation d’une nouvelle date autour du 8 juin», avait-il déclaré.
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C’est un coup dur pour le gouvernement qui espérait que ce 1er mai clôture une bonne fois pour toutes cette difficile réforme des retraites. Plusieurs organisations s’étaient ainsi clairement prononcées en faveur d’une reprise des discussions dans les prochains jours. La date avait été cochée par le gouvernement qui comptait envoyer des invitations à venir discuter à Matignon «dans les prochains jours», selon le ministre du Travail, Olivier Dussopt. Mais pour les syndicats, discuter n’est pas capituler.