«Aujourd’hui, les Français sont préoccupés par le pouvoir d’achat», reconnaît ce dimanche le ministre de la Santé, Aurélien Rousseau, invité sur France 3. C’est pourquoi il cherche à les rassurer sur une possible hausse du prix des boîtes de médicaments. Dans Le Parisien, Bruno Le Maire affirmait samedi vouloir «passer à un euro» la franchise, créée par Nicolas Sarkozy en 2008 et qui s’élève depuis à 50 centimes par boîte.
Si Aurélien Rousseau évoquait en septembre «sans doute un doublement» de cette franchise, il souhaitait alors qu’un plafond soit maintenu à 50 euros par an et par assuré. Ce dimanche, il rappelle que ce choix «n’a pas encore été arbitré» et qu’il en discutera «dans les prochaines semaines». Selon ses calculs, l’augmentation de la franchise représenterait 17 euros par an et par personne. «Non, la santé ne coûtera pas plus cher pour nos concitoyens», a-t-il assuré.
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Le ministre de la Santé a également évoqué les hausses de tarifs envisagées par les mutuelles l’an prochain, de l’ordre de 8 à 10%. «Ce n’est pas tenable», a-t-il lancé. S’il voit les groupes de mutuelles «dans quelques jours», Aurélien Rousseau accepterait plutôt une augmentation contenue entre 4 et 6%, loin des 10% souhaités par les entreprises. «Ce n’est pas possible», a-t-il ajouté, «il ne faut pas que ça fasse perdre du pouvoir d’achat» aux Français.
Concernant les pénuries de médicaments, le ministre a tenu à rappeler «qu’on a les stocks sur le sol national mais qu’il y a une dérégulation avec des stocks qui ne sont pas au bon endroit». «L’an dernier, il y avait de vraies pénuries donc, rationnellement, chaque acteur a fait des stocks à son niveau», a expliqué Aurélien Rousseau. Mais il rappelle que «personne ne doit faire de stock» pour éviter les tensions d’approvisionnement qui provoquent des pénuries. Parmi les médicaments concernés, se trouvent notamment «ceux avec des molécules innovantes» et non les génériques. «C’est en train d’aller mieux», a-t-il tenté de rassurer. Le ministre de la Santé attend désormais de voir l’évolution de la situation «d’ici une dizaine de jours».