53 foyers de la maladie hémorragique épizootique (MHE), qui affecte principalement les bovins, ont été recensés en France, une progression importante et rapide de l’épizootie qui touche cinq départements du sud-ouest du pays, selon le dernier bilan publié vendredi par le ministère de l’Agriculture. Le 29 septembre, le ministère faisait état de 19 foyers de cette maladie, qui n’infecte pas les humains. En huit jours, le nombre de foyers a presque triplé.
À la date du 5 octobre, la France dénombre des foyers de MHE dans les départements des Hautes-Pyrénées (30 foyers), Pyrénées-Atlantiques (12 foyers), Haute-Garonne (8 foyers), Gers (2 foyers) et des Landes (1 foyer), a précisé le ministère à l’AFP. Par ailleurs, «un cas d’infection de cerf à la MHE a été décelé dans les Hautes-Pyrénées. L’animal se trouvait à proximité d’élevages bovins ayant eux-mêmes déclaré la maladie», selon le communiqué. Transmise par des moucherons piqueurs, la maladie affecte surtout les cervidés et les bovins. Elle provoque fièvre, amaigrissement, lésions buccales, difficultés respiratoires, boiterie.
Chez les cervidés, elle peut déclencher un syndrome hémorragique, d’où son nom. Chez les bovins, elle est mortelle dans moins de 1% des cas, selon les experts. Un périmètre de sécurité, d’un rayon de 150 kilomètres autour d’un élevage infecté par le virus, a été mis en place le 25 septembre, assorti d’une interdiction de sortie pour les animaux – avec toutefois plusieurs exceptions comme un trajet vers l’abattoir. La détection des nouveaux foyers a conduit les autorités «à étendre la liste des départements touchés par la zone réglementée», étendue à une partie de trois nouveaux départements (Aveyron, Dordogne, Hérault).
«La situation reste évolutive», souligne-t-on. La «zone de surveillance» concerne désormais entièrement ou partiellement 15 départements : elle inclut entièrement les Landes, les Pyrénées-Atlantiques, les Hautes-Pyrénées, le Gers, la Haute-Garonne, l’Ariège, le Lot-et-Garonne et le Tarn-et-Garonne, et concerne également une partie de la Gironde, du Lot, du Tarn-et-Garonne, du Tarn, de l’Aude, des Pyrénées-Orientales, de l’Aveyron, de la Dordogne et de l’Hérault.
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«Tout animal amené à quitter la zone réglementée liée aux foyers confirmés de cette maladie devra avoir fait l’objet au préalable d’un test de dépistage en laboratoire attestant l’absence de contamination, en complément de la désinsectisation déjà prévue», avait indiqué la semaine dernière le ministère. Le ministère de l’Agriculture annonce par ailleurs que «l’Espagne autorise à nouveau les importations de jeunes bovins français» et que «les négociations se poursuivent avec les autres partenaires commerciaux de la France».
Après avoir fermé ses frontières fin septembre à l’annonce des premiers foyers de MHE dans des élevages de bovins en France, «l’Espagne a donné son accord de principe à la réouverture de son marché aux animaux français. Les flux d’échanges de jeunes bovins vont ainsi reprendre vers toute l’Espagne continentale (et sans condition pour les zones espagnoles touchées)», selon le communiqué. L’Espagne est elle-même touchée par la maladie depuis novembre 2022. Le ministère de l’Agriculture «poursuit par ailleurs activement les échanges avec les autorités italiennes, ainsi qu’avec la Grèce et l’Algérie, pour rouvrir les marchés qui ont été momentanément fermés envers tout ou partie du territoire français».