Ils viennent plaider leur cause en force. La direction du groupe d’électroménager SEB, les syndicats et plusieurs centaines de salariés vont manifester mercredi devant l’Assemblée nationale pour protester contre la proposition de loi écologiste qui vise à réduire l’exposition aux PFAS dits «polluants éternels», a-t-on appris dimanche auprès du groupe. Le groupe prévoit à ce stade près de 600 personnes à ce rassemblement, mercredi à 14h devant l’Assemblée nationale, pour faire pression sur les élus lors des questions au gouvernement et protester contre le risque que fait peser sur l’emploi ce projet de loi.

Car le groupe est formel : il n’utilise pas de téflon dans ses revêtements antiadhésifs et affirme que les PFAS utilisés notamment dans la fabrication des célèbres poêles Tefal ne présentent pas de danger pour la santé. Quasi indestructibles, les substances per- et polyfluoroalkylées, ou PFAS, massivement utilisées dans l’industrie chimique, s’accumulent avec le temps dans l’air, le sol, les eaux des rivières, la nourriture et jusqu’au corps humain, d’où leur surnom de polluants «éternels».

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Une proposition de loi portée par le député EELV de Gironde Nicolas Thiery, qui vise à réduire l’exposition de la population aux PFAS en interdisant la fabrication et la vente de certains produits qui en contiennent, sera débattue et soumise au vote des députés jeudi, le lendemain de la manifestation.

Le président du groupe français d’électroménager SEB, Thierry de la Tour d’Artaise, a estimé dimanche que «confondre des composants qui n’ont rien à voir entre eux aboutit à un non-sens», dans un entretien à La Tribune, soulignant que «cela concerne 3000 emplois en France», avec deux sites de production à Rumilly (Haute-Savoie) et Tournus (Saône-et-Loire). «Les produits Tefal – comme tous ceux de SEB – ne contiennent pas de PFAS considérés comme nocifs pour la santé ou l’environnement par les autorités sanitaires», a-t-il ajouté.

Lors du rachat de la marque Tefal en 1968, le groupe «a décidé de fabriquer son propre revêtement», en utilisant une autre formule qui permet de coller le revêtement sur l’aluminium, et qui ne contient pas de PFOA, (acide perfluorooctanoïque), composant utilisé autrefois par la société Dupont et incriminé dans des pollutions, notamment aux États-Unis, a indiqué le groupe. La formule utilisée aujourd’hui par SEB contient du PTFE (polytétrafluoroéthène), un autre PFAS dont le groupe affirme qu’il ne présente pas de danger, et est «totalement inerte et insoluble».