En Espagne, la colère des agriculteurs ne faiblit pas. Plusieurs centaines de tracteurs ont commencé mercredi à converger vers le centre de Madrid à l’occasion d’une nouvelle journée de mobilisation des agriculteurs espagnols, qui dénoncent notamment la concurrence jugée déloyale de certains pays extérieurs à l’UE. Réunis à l’appel du syndicat Union de Uniones (l’Union des Syndicats), les manifestants se sont regroupés à l’aube dans différentes communes de la région de Madrid, derrière des banderoles réclamant notamment des «prix justes» pour les agriculteurs.
Rassemblés au sein de cinq colonnes de tracteurs, ils se sont mis en route vers le centre de Madrid, où une manifestation est prévue en début d’après-midi devant le ministère de l’Agriculture, trois semaines après le début du mouvement de colère agricole dans le pays. Les agriculteurs souhaitent pouvoir «répercuter les coûts de production sur le prix final de leurs produits afin de ne pas vendre à perte» et réclament un meilleur «contrôle des importations» en Espagne, a expliqué Luis Cortés, coordinateur national de Union de Uniones, sur la chaîne de télévision publique RTVE.
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Ces produits importés doivent «être soumis aux mêmes contraintes que celles qui sont imposées aux agriculteurs espagnols», a ajouté M. Cortés, en estimant que les mesures dévoilées ces derniers jours par le gouvernement du Premier ministre Pedro Sánchez étaient insuffisantes. Outre ce rassemblement madrilène, d’autres sont prévus mercredi en Espagne, notamment à Murcie (sud-est) et Malaga (sud), à l’appel cette fois-ci des trois organisations professionnelles représentatives du secteur (Asaja, COAG et UPA).
Les agriculteurs espagnols manifestent de manière ininterrompue dans le pays depuis le 1er février. Ils ont été reçus à plusieurs reprises par le ministre de l’Agriculture Luis Planas, qui s’est engagé notamment à défendre à Bruxelles une simplification de la Politique agricole commune (PAC) et à améliorer la loi espagnole sur la chaîne alimentaire pour empêcher que les agriculteurs ne vendent leurs produits à perte. La Commission européenne a également fait des concessions ces dernières semaines aux agriculteurs qui protestent dans plusieurs pays à travers l’Europe, avant les élections européennes début juin.