D’où viennent les aliments qui finissent dans nos assiettes ? Pour plus des deux tiers des ingrédients composant les produits alimentaires transformés, sandwich ou raviolis en boîte par exemple, les fabricants agro-industriels ne donnent que peu d’information sur l’origine, selon une enquête de l’UFC-Que Choisir publiée ce jeudi 28 mars. «Pour 69% des ingrédients que nous avons examinés, l’opacité règne sur leur origine», dénonce l’association de consommateurs, après avoir disséqué 243 aliments transformés de grandes marques, conserves, plats tout préparés, salades, sandwich, jambon, ou encore charcuteries.
Selon elle, 47% des ingrédients «n’ont aucune origine mentionnée» et 22% une «origine purement générique avec des mentions floues», comme «origine UE ou non UE». Selon l’association, qui s’est focalisée sur les principaux ingrédients représentant une part significative de l’aliment fini, «c’est pour les céréales et les légumes, catégorie d’aliment n’ayant jamais fait l’objet d’une obligation d’étiquetage, que le manque d’information est le plus marqué avec 84% d’ingrédients sans origine précise mentionnée, suivie par la volaille (64%), le porc (38%) et le bœuf (32%).»
L’UFC-Que choisir, qui a scanné au total 14 grandes marques nationales et de distributeurs, note que l’opacité «n’est pas due, comme le prétendent certains industriels, à une variabilité inévitable des provenances d’ingrédients mais bien à des politiques d’approvisionnement propres à chaque marque» . La marque Marie, par exemple, est capable de préciser l’origine pour «plus de 8 ingrédients sur 10 pour les plats préparés» de l’échantillon, quand Fleury Michon ne le fait que pour moins de 20% des ingrédients. Autre exemple: «Bonduelle communique la provenance précise pour de 7 légumes sur 10, Cassegrain ne le fait que pour près d’un légume sur 10».
Le gouvernement a annoncé fin février vouloir créer un indicateur d’origine des produits alimentaires, qui sera nommée «Origine Info», et pour lequel un cahier des charges doit être déterminé d’ici le 1er mai. Il doit se faire sur la base du volontariat, afin de rester, selon Bercy, dans le cadre du droit européen. Pour l’UFC-Que Choisir, «le futur affichage sera sans effet s’il reste volontaire». L’association assure que le règlement européen sur l’étiquetage des aliments permet de «rendre obligatoire «l’Origine-info»». Elle appelle en outre à ce que l’affichage de l’origine des ingrédients concerne aussi la restauration hors foyer, notamment les grandes chaînes.