Le prince Harry a obtenu vendredi la condamnation de l’éditeur du tabloïd britannique Daily Mirror à lui verser 140.600 livres sterling (163.000 euros) de dommages et intérêts pour des articles issus du piratage de messageries téléphoniques. Le juge a estimé que 15 des 33 articles litigieux retenus dans la procédure étaient issus du piratage de la messagerie du fils cadet du roi Charles ou de son entourage ainsi que d’autres procédés illicites. Il a estimé que la messagerie du téléphone portable du prince Harry avait été piratée «dans une modeste mesure».

Le magistrat a en outre souligné la «tendance» du prince Harry de penser que «tout ce qui était publié était le produit d’interceptions de boîtes vocales» car cette pratique «régnait au sein du Mirror Group à l’époque». Mais cette pratique n’était «pas le seul outil journalistique à l’époque et des prétentions en relation avec les 18 autres articles ne résistent pas à une analyse minutieuse». Le magistrat a aussi mis en avant «la détresse» qu’Harry a subie «en raison de l’activité illégale dirigée contre lui et ses proches».

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Lors du procès, le fils cadet du roi Charles, en froid avec la famille royale, a témoigné pendant huit heures réparties sur deux journées d’audience au mois de juin dernier. Il s’agissait de la première apparition d’un membre de la famille royale à la barre depuis celle du futur Edouard VII en 1891 pour un procès en diffamation.

Harry reprochait à l’éditeur du Daily Mirror, et de ses éditions dominicale et people, piratages et collecte illégale d’informations, notamment en ayant recours à des détectives privés. Le prince de 39 ans éprouve une rancœur tenace envers la presse à scandales, qu’il tient pour responsable de la mort de sa mère Diana, pourchassée par des paparazzi à Paris en 1997. Il lui reproche aussi ce qu’il qualifie de harcèlement à l’encontre de Meghan et d’avoir une responsabilité dans les mauvaises relations qu’il entretient avec sa famille.

Le Mirror Groupe avait de son côté rejeté la vaste majorité des accusations, contestant notamment tout piratage de boîtes vocales. Mais il avait reconnu quelques procédés illicites – pour cinq des 33 articles publiés entre 1996 et 2009 retenus dans la procédure – notamment le recours à un détective privé au sujet d’une sortie en boîte de nuit en 2004, et présenté ses excuses.