C’est non. Interrogé sur Sud Radio ce jeudi matin, le ministre délégué aux Transports s’est opposé à l’idée de conditionner le maintien du permis de conduire à un examen médical pour les personnes âgées. «Nous n’y sommes pas favorables», car cela donnerait l’impression que certains peuvent avoir un permis «périmé», a indiqué Clément Beaune.
«Je veux couper court à des rumeurs ou à des fausses nouvelles», a expliqué le membre du gouvernement. Une «discussion» a bien été lancée par la Commission européenne, et celle-ci «pourrait créer ce type d’obligations». Mais Paris s’élèvera contre cette idée : «Quand on est une personne âgée, notamment dans les territoires ruraux […], on a besoin de la voiture». L’exécutif ne veut donc pas un «permis lié à l’âge», qui imposerait aux plus âgés de passer un examen médical, sous peine de perdre le droit de conduire leur véhicule. «On n’est pas en train de changer cette règle-là. […] La France ne demande pas et ne soutient pas l’idée qu’on impose une forme de contrainte ou de mur, de date de péremption, avec un âge pour le permis de conduire», a-t-il martelé.
Si Paris s’oppose à ce projet, l’Union européenne est bien en train de réfléchir à une évolution des règles encadrant le permis de conduire. Cette discussion vise à limiter les risques, afin de remplir les objectifs du plan «Vision zéro» : «Atteindre pratiquement zéro décès et zéro blessé grave sur les routes de l’UE d’ici à 2050». Dans ce cadre, le texte de la commission, rappelé dans un rapport récent de l’eurodéputée Karima Delli, propose que «les États membres réduisent à cinq ans ou moins les durées de validité administrative […] pour les titulaires de permis de conduire résidant sur leur territoire ayant atteint l’âge de 70 ans, afin d’appliquer une fréquence accrue de contrôles médicaux ou d’autres mesures spécifiques, y compris des cours de remise à niveau». Des pistes rejetées par le gouvernement français, donc.