La joie aura été de courte durée pour cet Américain. John Cheeks a acheté un billet de Powerball le 6 janvier 2023. Il utilise alors les dates de naissance de ses proches et d’autres éléments personnels pour tenter de décrocher le jackpot, ses chances de gagner étant de l’ordre 1 sur 292,2 millions. L’américain n’est pourtant pas un addict des jeux d’argent. «Je ne suis pas un habitué, sauf lorsque le jackpot augmente», a-t-il déclaré sur la chaîne NBC Washington. N’ayant pas pu assister au tirage le 7 janvier, le joueur consulte le site web sur son ordinateur le lendemain du tirage. Surprise, les numéros affichés sont les mêmes que les siens! L’Américain reste calme. «J’ai simplement appelé poliment un ami. J’ai pris une photo comme il me l’avait recommandé, et c’est tout. Je me suis endormi» a-t-il confié.

Problème, John Cheeks affirme qu’il a essuyé deux refus lorsqu’il s’est rendu avec son ticket dans un bureau de la loterie et chez un détaillant. Les numéros affichés sur le site de la loterie ne correspondent pas à ceux du tirage en direct du Powerball du 7 janvier. L’Américain persiste : ses numéros sont restés affichés sur le site de la loterie de Columbia pendant trois jours et le montant du prix du Powerball à ce moment-là avoisinait les 340 millions de dollars. Pire encore, le vendeur lui conseille de jeter le précieux ticket à la poubelle…

Excédé, il décide de porter plainte et de s’entourer d’un avocat. La procédure judiciaire lui permet de comprendre les coulisses d’un tel couac : un impair a été commis par le sous-traitant Taoti Enterprises. Son avocat Richard Evans apprend qu’un employé a accidentellement affiché de mauvais numéros gagnants sur le site du jeu. Brittany Bailey, cheffe de projet chez Taoti Enterprises, se justifie dans The Guardian. Le sous-traitant testait à ce moment-là une nouvelle fonctionnalité qui impliquait un changement de fuseau horaire sur le site web du Powerball. Par accident, des numéros de test se sont retrouvés directement sur le vrai site, et non sur l’interface factice qui avait été créée pour l’occasion et invisible pour les internautes.

S’il confesse volontiers que sa réaction discrète est due à la charge de travail qui lui incombe, l’habitant de Chicago n’en demeure pas moins intéressé par le jackpot mis en jeu pour réaliser son projet solidaire. Il a pour ambition de créer une banque fiduciaire qui accorderait des prêts aux personnes qui ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier d’un crédit hypothécaire traditionnel. L’homme se dit préoccupé par «la crise de l’accession à la propriété dans le district, en Virginie et dans le Maryland». Depuis, Monsieur Cheeks a révélé avoir placé son billet dans un coffre-fort. Son avocat a bon espoir de voir son client récompensé. Il a pointé du doigt un cas similaire dans l’Iowa «où une erreur a été admise par un entrepreneur et où les gains ont été versés». Les gagnants ont pu empocher entre 4 et 200 dollars, bien loin des 340 millions que réclame John Cheeks. Affaire à suivre…