«C’est non seulement une prévision mais un engagement: nous allons ramener l’inflation à 2% d’ici 2025 au plus tard». Invité à commenter les dernières prévisions de la Banque de France ce mardi, le gouverneur de l’institution François Villeroy de Galhau s’est voulu optimiste pour les années à venir. «On voit un fort ralentissement en 2023, mais ensuite la croissance remonte en 2024 à 0,9%, puis à 1,3% en 2025, pour atteindre 1,6% en 2026, et ce, parce que nous serons sortis de l’inflation», a-t-il assuré au micro de France Inter. À en croire le gouverneur, les Français ne devraient pas tarder à ressentir les effets de cette amélioration sur leur pouvoir d’achat. «C’est une bonne nouvelle: à partir de maintenant, les prix vont augmenter moins vite que les salaires», a-t-il martelé.

L’institution prévoit donc un rattrapage des prix par les salaires, grâce au recul de l’inflation. «À partir de maintenant, les salaires vont augmenter plus vite que les prix, car la baisse des prix est très sensible», répète François Villeroy de Galhau. À titre d’illustration, le gouverneur a rappelé les améliorations observées ces derniers mois. «On était à 7% d’inflation en début d’année, ce qui était beaucoup trop, notamment sur les denrées alimentaires et l’énergie, et nous sommes redescendus à 3.5% en moyenne en cette fin d’année. Nous atteindrons 2.5% d’ici l’an prochain, et 2% au plus tard d’ici 2025», a-t-il précisé. Un discours peu ou prou similaire à celui qu’avait tenu, fin novembre sur la même antenne, le ministre de l’Économie Bruno Le Maire. «Nous sortons de la crise inflationniste la plus grave depuis les années 70 […] Les résultats sont là, sans doute pas sur tous les produits, mais globalement, l’inflation, aujourd’hui, est vaincue, et c’est un vrai succès économique», s’était alors félicité le patron de Bercy.

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Le gouverneur de la Banque de France se veut toutefois prudent. «L’économie française possède des moteurs assez solides, mais c’est une reprise progressive et il ne faut évidemment pas crier victoire», a-t-il tempéré. C’est également en vertu de cette prudence que François Villeroy de Galhau évoque la «stabilisation» des taux d’intérêt et non pas leur baisse immédiate. «Tous les grands pays ont remonté leurs taux directeurs pour lutter contre l’inflation et partout c’est efficace ; depuis octobre on ne va plus les monter, ce qui est déjà une étape importante», a-t-il indiqué. La baisse, tant attendue par les acteurs économiques, «devrait avoir lieu à un moment en 2024», a-t-il encore ajouté. «Baisser trop tôt les taux, c’est exposer l’économie à un risque de rechute sur cette maladie qu’est l’inflation», a averti le gouverneur.