C’est incontestablement l’atout charme de la capitale dès l’arrivée des beaux jours. Cette année, plus de 15 millions de visiteurs sont attendus à Paris pour les Jeux olympiques et paralympiques, et les terrasses parisiennes – dont les terrasses estivales ouvertes du 1er avril au 31 octobre – et les professionnels de la restauration s’attendent à faire le plein. Mieux, alors que ces derniers ont obtenu de la Ville de Paris que leurs terrasses estivales, normalement ouvertes jusqu’à 22h, puissent le rester jusqu’à minuit, ils se réjouissent également de pouvoir accueillir du public toute la nuit durant les cérémonies d’ouverture et de clôture des Jeux olympiques et paralympiques. Soit quatre soirs de l’été : les 26 juillet, 11 août, 28 août et 8 septembre.
Une excellente nouvelle pour les professionnels du secteur, qui travaillent main dans la main avec la municipalité parisienne pour participer à la grande fête que seront les JO à Paris cet été. «On attend le soleil, mais on attend surtout les Jeux olympiques, avec cette autorisation de rester ouverts jusqu’à minuit pendant plus de deux mois, et toute la nuit pendant les 4 grandes cérémonies», s’est réjoui Frank Delvau, le président de l’Union des métiers et des industries de l’hôtellerie (Umih) Île-de-France. «L’art de vivre à la parisienne, c’est quand même d’être en terrasse», avance-t-il, convaincu que de «nombreux touristes seront ravis de pouvoir s’y poser pendant les JO, plutôt que de traîner dans la rue ou sur les quais comme on l’a vu pendant le Covid».
À lire aussi«C’est insupportable» : les professionnels du tourisme vent debout contre la communication négative autour des JO
«Attention à la confusion entre l’autorisation de l’ouverture des terrasses estivales jusqu’à minuit permise par la Ville de Paris et l’ouverture des débits de boissons toute la nuit les quatre soirs d’ouverture et de clôture des JO qui dépend d’une réglementation préfectorale», explique Nicolas Bonnet, l’adjoint à la mairie de Paris chargé du commerce et de l’artisanat. L’élu communiste souligne en effet qu’il y a eu «une méprise» entre les deux annonces, qui a pu inquiéter certaines associations de riverains, et tient à préciser que les établissements ouverts exceptionnellement toute la nuit pour les 4 grandes dates des JO n’auront pas forcément de terrasses.
Quoi qu’il en soit, la perspective de l’organisation de cet événement planétaire à Paris apparaît désormais – après les premières craintes d’importantes restrictions de circulation – comme une aubaine pour la branche. C’est d’ailleurs l’avis de Pascal Mousset, président du Groupement des hôtelleries et restaurations (GHR) Île-de-France, qui estime que «les terrasses sont une respiration parisienne» dans une ville où beaucoup vivent dans de petits appartements. Cette semaine, il dévoilait d’ailleurs les résultats d’une étude commandée à l’Ifop sur le rapport qu’entretiennent les Parisiens à leurs terrasses. Et le résultat est sans appel : 96% confient s’y rendre au moins une fois par an, dont plus de la moitié au moins une fois par semaine (52%).
Selon cette même étude, les Parisiens sont également 81% à se dire favorables à l’ouverture jusqu’à minuit des terrasses estivales durant les JO, jusqu’à 93% estimant même qu’elles seront «fréquentées» à cette occasion, et 66% à les imaginer «bondées». Des chiffres qui ne plaisent pas aux associations de riverains, nombreuses à juger que les terrasses estivales ne respectent pas les règles pourtant édictées par le Règlement des étalages et des terrasses (RET). Dans leur viseur notamment, les terrasses estivales qui ne respectent pas les limites horaires et restent ouvertes après 22h. «Tout ça pour satisfaire 3% de consommateurs et ruiner le sommeil de 100% des riverains dans la ville la plus dense d’Europe», dénonce le collectif Droit au Sommeil de Paris Centre.
«Combien vous pariez que dans un esprit de convivialité, les bistrots vont mettre en place des petites animations musicales façon Fête de la musique pour égayer les terrasses ? Que les musiciens de rue vont se relayer de terrasse en terrasse avec leur accordéon et leurs enceintes ?», s’inquiète déjà un Parisien, alors qu’un autre est persuadé que «100% des riverains de ces terrasses estivales sont opposés à leur ouverture jusqu’à minuit». S’il existe bien des abus, notamment dans les quartiers les plus touristiques de la capitale, Pascal Mousset estime qu’ils sont faibles, et que tous les professionnels qui n’ont pas joué le jeu «ont perdu leur autorisation de terrasses estivales». En 2023, 1607 verbalisations pour nuisances sonores ont tout de même été dressées à Paris, selon les chiffres de la Ville, sachant qu’on dénombre «près de 5000 brasseries, bars et cafés» dans la capitale selon l’Apur.
Dans une récente étude, l’Atelier parisien d’urbanisme compte plus de 4000 terrasses estivales, qui – comme il le rappelle – «sont autorisées sur les trottoirs, sur les places de stationnement et sur les terre-pleins, placettes et chaussée des rues piétonnes». Ce qui permet de distinguer trois types de terrasses estivales : 1657 sont installées sur trottoir, 2223 sur stationnement et 214 terrasses sur la chaussée ou terre-plein. Sachant qu’un seul établissement «peut posséder plusieurs terrasses estivales». Et si c’est à Paris Centre qu’on trouve davantage de terrasses estivales sur les trottoirs, c’est dans les 6e, 7e, 8e, 11e et 17e qu’il y a «proportionnellement le plus de terrasses sur stationnement».