Fraîchement de retour de la COP28 à Dubaï, la ministre de la transition énergétique Agnès Pannier-Runacher a notamment évoqué la question des factures d’électricité sur le plateau du Grand Jury RTL-Le Figaro-M6-Paris Première. «Nous en avons fini avec les augmentations telles que nous en avons connu ces deux dernières années», a-t-elle déclaré. «Nous reprenons le contrôle sur le prix de l’électricité avec des augmentations qui ont vocation à suivre les évolutions de nos coûts de production de l’électricité, celui du nucléaire et de l’ensemble de notre réseau, un coût déconnecté des énergies fossiles», a-t-elle précisé. «Nous sortons de ce système absurde où parce que le prix du gaz augmentait sur les marchés, on voyait notre facture d’électricité augmenter sans limite.»
Cet accès des Français aux «prix réels du nucléaire» obtenu après des négociations au niveau européen et auprès d’EDF doit permettre de déboucher «sur des augmentations qui n’ont pas vocation à être à deux chiffres, mais à suivre l’évolution du coût de notre système de production électrique, c’est-à-dire au plus proche de l’inflation». Rappelons que la prochaine augmentation des tarifs de l’électricité interviendra en février prochain et que le PDG d’EDF Luc Rémont a indiqué que cette hausse n’excéderait pas 10%, soit près de 45% en deux ans.
Quant au bouclier tarifaire, il devrait disparaître «courant 2024» selon la ministre car l’électricité est en train de baisser sur les marchés européens et devrait rejoindre prochainement les niveaux garantis par le bouclier. «Les prix ont été divisés par trois par rapport aux niveaux astronomiques qui ont été atteints en 2022», a souligné la ministre. La deuxième augmentation annuelle de l’électricité a quant à elle lieu en août, «elle est fondée sur la réalité des coûts du réseau et ne progresse que de quelques euros du Mégawattheure».
La ministre a par ailleurs assuré que la France «sera l’un des premiers pays à être sorti du charbon». Soulignant qu’avant même la fin du pétrole, la priorité dans la lutte contre le réchauffement climatique devait être la fin du charbon, elle a assuré que des mesures seraient prises pour reconvertir les dernières centrales au charbon et reconvertir leurs salariés dans d’autres activités liées à l’énergie. La France n’en compte plus que deux (Cordemais en Loire-Atlantique et Saint-Avold en Moselle), qui ne pèsent «que 0,6% de notre mix énergétique».