Nintendo a relevé mardi ses prévisions annuelles, confiant dans ses ventes de jeux vidéo, notamment de la franchise Mario, pour soutenir celles de sa console Switch vieillissante, alors que le groupe japonais entretient le mystère sur sa prochaine machine.

Fort des performances au box-office du film «Super Mario Bros», sorti au printemps et devenu le 16e long métrage le plus lucratif de l’histoire, le groupe a souligné dans un communiqué l’impact positif de ce carton au cinéma sur ses ventes de jeux. «Nintendo sort de nombreux remakes au sein de cette franchise pour profiter et prolonger les avantages synergiques du film», a commenté l’analyste Takeshi Koyama dans une récente note de Mizuho Securities. La firme de Kyoto (ouest du Japon) a, en effet, dévoilé en septembre une série de titres aux sorties prévues dans les prochains mois, dont beaucoup de versions remises au goût du jour d’anciens jeux dans le monde de Mario, comme «Mario vs Donkey Kong», «Luigi’s Mansion 2D» ou «Paper Mario : La Porte millénaire». Le groupe mise également sur des titres originaux dans ce même univers, avec la sortie fin octobre du jeu de plateforme «Super Mario Bros. Wonder», et un autre centré sur la princesse Peach prévu pour mars prochain. L’objectif est «de sortir continuellement de nouveaux titres afin (…) de dynamiser les ventes de consoles», a expliqué la société, qui a marginalement relevé mardi son objectif annuel de ventes de jeux à 185 millions d’unités. Les effets positifs de la baisse du yen devraient également doper ses ventes hors Japon.

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Pour l’ensemble de son exercice 2023/24, qui se terminera fin mars prochain, Nintendo table désormais sur un bénéfice net en recul resserré de 3% sur un an, à 420 milliards de yens (2,6 milliards d’euros) contre une prévision précédente de 340 milliards de yens. L’entreprise s’attend à un bénéfice opérationnel presque inchangé sur un an, à 500 milliards de yens (3,1 milliards d’euros), au lieu de 450 milliards de yens prévus jusque-là. Elle anticipe aussi des ventes en léger recul de 1,4%, à 1.580 milliards de yens (9,8 milliards d’euros), au lieu d’une baisse de 9,5% estimée précédemment. Mais un gros point d’interrogation persiste sur sa future console, seule à pouvoir empêcher les résultats du groupe de s’effondrer au-delà des prochains mois. Depuis plusieurs années, de nombreuses rumeurs courent au sujet de celle qui succédera à la Switch, sortie en 2017 et écoulée à plus de 132 millions d’exemplaires (à fin septembre), faisant d’elle la troisième console la plus vendue de tous les temps, derrière la PlayStation 2 de Sony et la DS de Nintendo. Selon le média spécialisé Eurogamer, Nintendo aurait déjà présenté sa future console à des développeurs en marge du salon allemand Gamescom en août.

Et certains sites croient savoir que la prochaine console sera hybride comme la Switch, c’est-à-dire utilisable à la fois comme une console portable ou branchée sur une télévision, et qu’elle pourrait sortir au deuxième semestre 2024. Mais Nintendo n’a jamais confirmé ces rumeurs. Le groupe s’est contenté mardi de maintenir son objectif annuel de ventes de Switch à 15 millions d’unités, soit trois millions d’exemplaires de moins comparé à son exercice 2022/23. Sur son premier semestre (avril-septembre), le groupe a engrangé un bénéfice net de 271,3 milliards de yens ( 17,7% sur un an). Son bénéfice opérationnel a bondi de 27% sur la même période, à 279,9 milliards de yens, et ses ventes ont grimpé de 21,2%, à 796,2 milliards de yens.