En redressement judiciaire depuis septembre, l’enseigne de prêt-à-porter féminin Naf Naf va fermer 17 magasins, dans le cadre d’un nouveau plan social menaçant 87 emplois en boutiques et 30 au siège, a indiqué jeudi la CFDT à l’AFP.

Cette décision a été actée lors d’un CSE mercredi et touche des boutiques à Mulhouse, Bordeaux, Saint-Omer, Brest, Marseille, Niort, Levallois, Nancy, Paris, Nice, Aix-en-Provence, Lille, Toulouse, Tours et Boulogne. Elles fermeront toutes aux alentours du 10 novembre, sauf celles de Nice (fin janvier 2024) et Boulogne (fin mars 2024). Le siège social va déménager d’Asnières (Hauts-de-Seine) à Bondy (Seine-Saint-Denis) mi-novembre et le PSE a été ouvert aux salariés du siège qui ne voudraient pas changer de lieu de travail, a précisé Angélique Idali, secrétaire du CSE et déléguée syndicale CFDT, majoritaire à 87% chez Naf Naf.

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La syndicaliste craint ainsi que le chiffre des 30 emplois menacés au siège n’augmente. «Certains salariés ont plus de 25 ans d’ancienneté, c’est un choc», a-t-elle encore réagi auprès de l’AFP. «En quatre mois, c’est plus de 150 emplois qui sont supprimés dans l’entreprise», s’est-elle désolée. L’enseigne avait été placée en redressement judiciaire en septembre par le tribunal de commerce de Bobigny (Seine-Saint-Denis), endettée notamment en raison de loyers impayés durant la crise Covid. Comme c’est généralement le cas, elle bénéficie d’une période d’observation de six mois.

Une nouvelle audience est prévue le 7 novembre qui devrait permettre au tribunal «de faire un point sur la situation de l’entreprise, notamment sur la partie financière», a indiqué Angélique Idali. Positionnée sur le milieu de gamme, Naf Naf est une marque française. Lancée en 1973 par deux frères et désormais détenue par le groupe franco-turc SY International, elle employait avant le nouveau PSE 660 salariés en France, détenait 135 magasins et affichait en 2022 un chiffre d’affaires de 141 millions d’euros, «en croissance», avait déclaré fin août un porte-parole à l’AFP. L’entreprise avait déjà été placée en redressement judiciaire en mai 2020 et reprise dans la foulée par SY International, qui est toujours son actionnaire et emploie 1500 personnes en direct dans le monde, et qui avait déjà acquis l’enseigne Sinéquanone en 2019.

Elle avait commencé à se restructurer et supprimé 37 postes en juin 2023 dans le cadre d’un PSE.