Grand Hôtel de Bordeaux, Sheraton de Roissy-Charles-de-Gaulle, Trianon Palace de Versailles… Le tribunal de commerce de Bordeaux a validé le plan de redressement des trois hôtels de luxe détenus par l’homme d’affaires Michel Ohayon, malgré l’opposition du principal créancier, d’après des jugements consultés par l’AFP ce lundi 4 mars.

Ces établissements sont gérés par des tiers (InterContinental, Sheraton et Waldorf Astoria), mais les murs, valorisés à plus de 500 millions d’euros au total, sont détenus par la Financière immobilière bordelaise (FIB), holding de Michel Ohayon, via des filiales qui avaient été placées en redressement judiciaire fin janvier 2023.

Comme le rappelle le tribunal de commerce dans ses décisions datées du 28 février, le développement du pôle hôtelier de la FIB s’est fait principalement grâce au soutien financier de Bank of China, auprès de laquelle trois emprunts avaient été contractés entre 2014 et 2017 pour un total de 201 millions d’euros.

Le remboursement de ces prêts a fait défaut alors que la FIB, elle-même placée en redressement, rencontrait d’importantes difficultés financières qu’elle expliquait par les conséquences de la crise sanitaire sur ses revenus immobiliers. Ceux-ci provenaient de l’hôtellerie mais aussi d’enseignes commerciales (Camaïeu, liquidée depuis ; Go Sport et Gap, cédées ; ainsi qu’une vingtaine de magasins Galeries Lafayette, placés en procédure de sauvegarde dont ils pourraient sortir à la fin du mois).

Bank of China, qui réclamait la liquidation des filiales propriétaires des trois hôtels, a refusé le plan de continuation d’activité présenté par Michel Ohayon. Mais le tribunal a estimé que le scénario retenu après des modifications introduites à sa demande était viable économiquement et apportait des garanties suffisantes pour l’apurement du passif, étalé sur quatre ans.

Sollicités par l’AFP, pour savoir en particulier si leur client compte faire appel ou non, les avocats de Bank of China n’ont pas donné suite dans l’immédiat. Contactée via l’un de ses conseils, la FIB n’a pas souhaité faire de commentaires. La holding reste placée en redressement judiciaire, le tribunal de commerce ayant récemment prolongé, pour la deuxième fois, sa période d’observation pour une durée de six mois.