L’État renforce son soutien aux commerçants touchés par les violences, la semaine dernière. En déplacement dans l’Essonne, le ministre de l’Économie et des Finances a ouvert la porte à des annulations de charges pour les professionnels concernés. «Nous allons, sur l’ensemble des commerçants, regarder comment nous pouvons étaler le paiement des charges sociales, voire reporter le paiement des charges fiscales et sociales», a déclaré Bruno Le Maire.
«Pour les commerçants les plus touchés, nous pourrions considérer des annulations de charges sociales et fiscales», a ensuite ajouté le patron de Bercy, citant le cas de professionnels ayant vu leurs locaux «intégralement brûlés». «Il faut que l’État soit à votre côté et qu’il puisse y avoir des annulations […] au cas par cas», a-t-il précisé. Des «conseillers à la sortie de crise» sont également proposés, dans chaque département, via le site impots.gouv.fr, pour accompagner les commerçants concernés.
Début juillet, le patron de Bercy avait déjà annoncé «le report de paiement des charges sociales et fiscales» pour les commerçants dont les locaux avaient été pris pour cible par les émeutiers. Certains acteurs, comme le Medef, demandaient toutefois des appuis supplémentaires pour les professionnels les plus touchés. Invité sur France Inter, Geoffroy Roux de Bézieux réclamait ainsi, ce mardi matin, «des aides très ciblées», comme «du chômage partiel quand le magasin a brûlé, le moratoire sur les charges qui existait au moment du Covid». Un moyen d’aider les petits patrons sous le choc.
Après avoir visité plusieurs boutiques saccagées dans la petite ville d’Arpajon, Bruno Le Maire a martelé que le gouvernement ferait «tout ce qui est nécessaire» pour venir en aide aux commerçants. Un peu plus tôt dans la journée, France assureurs a appelé ses membres à accepter plusieurs gestes pour leurs clients frappés par les émeutes, comme une augmentation du délai pour déclarer le sinistre, qui passe de 5 à 30 jours. Le ministre de l’Économie a rappelé en outre que les assureurs avaient promis des baisses du montant des franchises ainsi qu’une indemnisation plus rapide.
Bruno Le Maire ne s’est toutefois pas prononcé sur le bilan financier des événements, estimant qu’il était trop tôt. Il n’a ainsi pas confirmé le chiffre d’un milliard d’euros avancé lundi soir par le président du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. «La priorité absolue pour l’instant est de remettre de l’ordre. Les commerçants doivent pouvoir exercer leur activité en paix et ne pas subir des violences gratuites et inacceptables», a répété le ministre lors de son déplacement.