Quelques semaines après l’annonce par Air France de la fin de ses activités à Orly, un rassemblement s’est tenu ce vendredi à l’aéroport du sud parisien pour protester contre cette décision, a constaté une journaliste de l’AFP. En 2026, la compagnie aérienne tricolore y abandonnera toutes ses liaisons, à l’exception de la Corse, pour regrouper ses opérations à Roissy, en raison de la baisse de la fréquentation. À l’appel de la CGT, un peu moins d’une centaine de personnes se sont rassemblées à partir de 10h devant le terminal 3 d’Orly, sans bloquer les accès aux voyageurs. L’action est prévue jusqu’à 13h.
«On souhaite que la direction d’Air France revienne sur sa décision», a déclaré à l’AFP Valérie Raphel, déléguée CGT. «On laisse nos passagers à la concurrence alors qu’un métro arrive en 2024. On laisse le bassin sud francilien d’emplois à l’abandon». «C’est malheureux de laisser Orly après 70 ans de pavillon», estime Radouane qui travaille depuis 30 ans sur la plateforme comme mécanicien. «J’ai acheté ma maison dans le secteur, j’y ai installé ma vie. On a des collègues qui habitent à plus de 70 kilomètres de Roissy, cela va créer des problèmes familiaux», assure le père de famille. «Les passagers qui vont au Maghreb et aux Antilles sont attachés à Orly et à Air France».
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Six lignes à partir d’Orly seront supprimées, trois vers l’outre-mer (Pointe-à-Pitre, Fort-de-France et Saint-Denis de La Réunion) et trois autres en métropole (Toulouse, Marseille et Nice). La «low-cost» du groupe aérien français, Transavia, prendra le relais vers ces trois dernières, du même aéroport. «Entre 2019 et 2023, la baisse du trafic sur les liaisons domestiques au départ d’Orly est de -40%, et même de -60% pour les allers-retours journée», avait révélé Air France, attribuant cette désaffection à «l’effet conjugué des recommandations de sobriété et des politiques RSE (responsabilité sociale et environnementale, NDLR) des entreprises».
«Air France, c’est un moteur économique à Orly. Un emploi Air France, c’est quatre emplois en sous-traitance», explique Ali Eddaidj, délégué Air France Industrie. Il assure que «sur les 1.000 emplois à reclasser, tous n’auront pas leur place à Roissy». La CGT dénonce également «le gel des emplois» chez Air France qui a perdu «25.000 salariés en 13 ans». Des réunions de négociation sont en cours, entre direction et organisations syndicales, pour discuter des modalités d’un accord de méthode pour mettre en œuvre ce choix de réorganisation.