La flambée des prix commence à peser sur le budget de certains ménages. Le nombre de personnes surendettées a augmenté de 6% au cours des neuf premiers mois de l’année par rapport à 2022, relève la Banque de France. Au total, 89.234 dossiers ont été déposés auprès de l’institution, contre 89.478, un an plus tôt. Avoir quelques impayés de crédit ne suffit pas à faire plonger dans le surendettement; il faut que les incidents soient répétés et que le remboursement du prêt s’avère difficile.

«La hausse de 6% est un point d’attention pour la Banque de France, relève Mark Beguery, directeur des services aux particuliers à la Banque de France. Mais les déclarations d’incident de paiement par les banques restent basses et stables depuis le printemps.» Sur le terrain, les associations d’aide aux personnes, constatent «des situations très difficiles, mais il n’y a pas de raz de marée», ajoute Mark Beguery.

Surtout, malgré l’inflation galopante, le nombre de personnes surendettées reste inférieur de 21% par rapport à 2019. Une année, qui pourtant n’était pas «très accidentogène.» Les raisons sont multiples, mais la principale est sûrement liée au marché de l’emploi qui résiste plutôt bien. «La baisse du chômage est l’une des clés de la division par deux du nombre de dossiers de surendettement depuis 2015», constate Mark Beguery. Autre explication, les salaires et en particulier le Smic ont augmenté depuis un an, ce qui permet de compenser en partie la hausse des prix. Les aides sociales et l’encadrement du crédit à la consommation jouent aussi.

Dans ce contexte, la Banque de France ne s’attend pas à une dégradation de la situation dans les mois qui viennent. «Dans les deux à trois mois qui viennent, nous pensons que le nombre de dossiers de surendettement va rester stable, explique Mark Beguery. L’économie devrait ralentir, mais cela ne devrait pas avoir de conséquences sur le chômage et l’inflation devrait baisser.»