La direction du groupe a choisi l’usine GSK d’Évreux pour y implanter la production de la nouvelle formulation de son médicament phare, sur lequel 35 millions de patients dans le monde comptent pour soulager l’essoufflement dû à l’asthme et à la BPCO (bronchopneumopathie chronique obstructive). Celle-ci fait l’objet d’essais cliniques et a le potentiel de réduire l’empreinte carbone du médicament de 80 % d’ici à 2030 et 90 % d’ici à 2045. C’est la deuxième fois que GSK change le gaz propulseur de la Ventoline, lancée en 1973 avec du CFC, banni en 2015 car responsable du trou dans la couche d’ozone. GSK va investir 350 millions d’euros à Évreux d’ici à fin 2025 pour y installer les trois lignes dédiées à la production de la nouvelle formulation de la Ventoline, dont la majeure partie sera exportée.
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Bruno Le Maire, ministre de l’Économie, a tenu à en faire lui-même l’annonce vendredi en se rendant sur le site, un des deux «poumons économiques», avec la base aérienne 105, de la circonscription où il fut élu député en 2007, 2012 et 2017. Il s’est impliqué dans ce dossier, rencontrant à trois reprises la directrice générale du groupe. «Il y a dix ans, des pneus brûlaient à l’entrée de l’usine, car 300 emplois y étaient menacés», rappelle Bruno Le Maire, qui avait alors empêché le début d’un engrenage funeste pour le site. Évreux était cette fois en compétition avec deux autres usines GSK en Espagne et aux États-Unis. «L’enjeu était décisif, a assuré le ministre aux salariés. On est tombé du bon côté de la pièce. Sinon, cela aurait été le début de la fin. Vous êtes tranquilles pour plusieurs décennies.» Et le ministre de justifier les dizaines de millions d’euros de subventions accordées à GSK: «L’industrie française doit être décarbonnée et innovante.»