C’est un jour exceptionnel pour la Française des jeux. En ce vendredi 13, l’opérateur de jeux s’attend comme d’habitude à une hausse notable des ventes de tickets à gratter et des mises pour ses loteries. Associé par superstition à un jour de chance (ou de malchance, c’est selon) «le vendredi 13 constitue un véritable phénomène de société en France, en particulier auprès des joueurs de Loto, réguliers ou occasionnels. C’est un évènement qui est assez symbolique pour nous», reconnaît la société.

Ainsi, selon l’opérateur de jeux d’argent et de hasard, qui possède en France le monopole sur les jeux de loterie, les Français sont deux fois plus nombreux à tenter leur chance au Loto ce jour là, par rapport à un tirage ordinaire. Un succès que l’on peut aussi expliquer par les jackpots que la FDJ met en jeu chaque vendredi 13. Pour ce dernier de l’année, FDJ a annoncé organiser un Super Loto de 13 millions d’euros. Il sera assorti de 50 codes gagnants à 20.000 euros qui seront tirés au sort.

Un tirage de l’EuroMillions aura aussi lieu, comme chaque vendredi, avec une cagnotte de 55 millions d’euros. Il devrait bénéficier d’un engouement particulier du fait de la date. Depuis mai 2022, la société met par ailleurs en vente, à l’occasion des vendredis 13, un ticket de grattage «Chance en or». Contre une mise de deux euros vingt, soit le prix moyen d’une grille, il permet de remporter jusqu’à 20.000 euros. « Ce jeu offre une chance sur 3,14 de remporter un lot, soit la meilleure fréquence de gain parmi les jeux à 2 euros », assure la FDJ.

Pourquoi cet engouement ? «Pour les Français, le vendredi 13 est plutôt associé à la chance. On peut penser que le lien est là», avance-t-on à la FDJ. Un Français sur trois (34%) se dit superstitieux, d’après une étude menée en mai 2022 par la FDJ auprès du grand public et de 300 de ses gagnants. Selon cette même étude, la date du vendredi 13 est synonyme de chance pour 19% des Français. Ce phénomène s’intensifie chez les plus jeunes : la moitié des moins de 35 ans a ce sentiment, indique l’étude. 42 % des gagnants qui se déclarent superstitieux estiment, quant à eux, qu’ils ont remporté leur gain grâce à leur superstition.

Pour choisir les numéros du Loto, une étude menée par Opinion Way (juin 2016) confirme que si 27% des joueurs utilisent des chiffres choisis au hasard, 40% se basent sur leur date de naissance, leur âge ou ceux de leurs proches, 37% évoquent même un « flash » et 29% des nombres « importants dans leur vie » voire « fétiches ». Pourtant, des statistiques existent bel et bien : les joueurs pouvant toujours opter pour les numéros qui tombent le plus souvent. À titre d’exemple, la Française des jeux indique qu’entre 2019 et 2022, les boules qui ont le plus été tirées étaient les numéros 22, 26 et 31, tirés 63, 61 et 60 fois chacun. À l’inverse, les numéros qui sont le moins sortis depuis 2019 sont le 1, le 18 et le 25, pour chacun tirés moins de 40 fois.

L’emballement pour le loto peut en outre s’expliquer par des pratiques qui ont largement évolué depuis un certain temps. Le nombre de joueurs de loterie en ligne a par exemple doublé depuis 2019 pour atteindre 5 millions, ce qui témoigne d’un certain engouement de la jeunesse, beaucoup plus friande d’une pratique du jeu sous un format web.

Attention toutefois à ne pas développer une addiction aux jeux. Car la pratique n’est pas sans risques : l’Observatoire des Jeux avait estimé en 2020 à 1,4 million les joueurs à risque, dont près de 400 000 de niveau pathologique. Pour rappel, les jeux de hasard et d’argent sont interdits aux moins de 18 ans en France.