La chaîne de restauration rapide américaine McDonald’s a indiqué mardi que ses résultats avaient continué de pâtir au premier trimestre du conflit à Gaza, après des appels au boycott. «Le chiffre d’affaires et les résultats du groupe ont continué à être impactés négativement par la guerre au Proche-Orient», a indiqué le groupe dans un communiqué, s’attendant à ce que cela dure «tant que la guerre continuera».
Le géant de la restauration rapide est devenu une cible de choix après que sa franchise en Israël a annoncé en novembre offrir des milliers de repas gratuits à l’armée israélienne. Il a annoncé le 4 avril un accord pour racheter le groupe Alonyal, propriétaire des 225 restaurants franchisés en Israël qui détenait la licence depuis plus de trente ans. Quelque 95% des plus de 42.000 restaurants situés dans 115 pays sont des franchises, qui versent au groupe des royalties (pourcentage des ventes) après un premier paiement pour l’achat de la licence de marque.
À lire aussiJérôme Fourquet: «McDo, O’Tacos… Comment les enseignes de malbouffe ont bouleversé le rituel du repas à la française»
L’effet négatif du conflit à Gaza se perçoit dans sa branche Marchés franchisés en développement à l’international dont le chiffre d’affaires a reculé sur un an de 3% au premier trimestre à 409 millions de dollars. Et il a enregistré une perte opérationnelle de 25 millions, contre un bénéfice de 45 millions de dollars. Le groupe précise avoir fourni une assistance «insignifiante», sous la forme d’allègements de royalties et/ou de paiements différés, à certains de ces franchisés. Concernant McDonald’s dans son ensemble, le chiffre d’affaires a tout de même progressé de 5% au premier trimestre à 6,17 milliards de dollars et son bénéfice net a augmenté de 9% à 1,93 milliard de dollars. Rapporté par action et à données comparables – référence pour les marchés-, le bénéfice net ressort à 2,70 dollars ( 2% sur un an), quand les analystes attendaient 2,72 dollars.
Chris Kempczinski, patron du groupe, a relevé dans le communiqué que les consommateurs américains «ont été encore plus sélectifs pour chaque dollar dépensé». Aux États-Unis, McDonald’s a réalisé un chiffre d’affaires de 2,51 milliards de dollars ( 3%). Il explique avoir profité d’une hausse du ticket moyen grâce à «des augmentations tarifaires stratégiques sur le menu» et des campagnes publicitaires ciblées, et d’une croissance persistante des ventes numériques et livraisons. À l’international (hors franchisés), l’activité a progressé de 7% à 2,94 milliards de dollars avec des ventes tirées par le Royaume-Uni et l’Allemagne, qui ont partiellement compensé le repli en France.
Lors de la présentation des résultats annuels, Chris Kempczinski avait indiqué que l’effet du boycott se faisait ressentir au Proche-Orient mais aussi dans des pays majoritairement musulmans (Malaisie, Indonésie) ou ayant une importante population musulmane, comme la France. Dans les échanges électroniques avant l’ouverture de la Bourse de New York, l’action McDonald’s progressait de 0,17%.