«C’est un sacré budget, mais on ne voit ça qu’une fois dans sa vie…» Sabrina, 46 ans, consultante dans le domaine de la santé, n’en revient toujours pas de ce qu’elle a dû dépenser pour s’offrir un petit bout des Jeux olympiques de Paris 2024 en famille, avec son mari et ses filles de 15 et 18 ans. Il y a les places pour les épreuves bien sûr, mais aussi les nuits d’hôtels, les transports et toutes les dépenses annexes. En tout, près de 8000 euros pour un week-end à quatre à Lille, deux épreuves à Paris et une à Marseille. «Les prix sont astronomiques. Clairement, ce ne sont pas des JO accessibles à tout le monde…»
La famille marseillaise n’a pourtant eu aucune hésitation quand ont ouvert, fin 2022, les inscriptions au tirage au sort pour la première vente de billets, vendus par packs. «On avait fait pareil pour l’Euro 2016 et on avait pu avoir des places», se rappelle Sabrina. Son mari et elle se sont inscrits tous les deux pour multiplier leurs chances, avec succès. Ils ont jeté leur dévolu sur deux matchs de basketball à Lille fin juillet, sans même savoir, à l’époque, quelles équipes joueraient sous leurs yeux.
Rien que pour les places, ce sont 4000 euros de dépensés. Auxquels il a fallu ajouter les billets de train aller-retour depuis Marseille : 560 euros, même si la mère de famille avait anticipé en réservant «dès que la SNCF a envoyé l’alerte pour l’ouverture des ventes». Et puis l’hôtel : 700 euros pour deux nuits. La famille va en profiter pour visiter Lille, que les filles ne connaissent pas, le lendemain des matchs, avant de repartir. «Forcément, il y aura des repas à payer aussi.»
L’expérience n’est pas donnée, reconnaît Sabrina, mais l’excitation de vivre à fond ces JO à domicile l’a emporté… Au point qu’elle s’est accordé une rallonge pour faire plaisir à son époux, fan de basket. «Il est expert comptable, et il se lève à 3 heures du matin pour regarder les matchs de la NBA, même en période fiscale !» Alors quand elle a su que l’équipe américaine, dans laquelle évolue le joueur préféré de son mari – Stephen Curry – jouait le lendemain de leurs deux matchs à Lille, elle a tout fait pour lui trouver une place. Il ira seul pendant que Sabrina et leurs filles se baladeront en ville, mais il faudra ajouter une nuit d’hôtel pour tous et décaler les billets de train.
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Les Marseillais avaient aussi craqué pour des épreuves à Paris – 2000 euros environ – qu’ils comptent remettre en vente sur la plateforme officielle de cession des billets. À la place, Sabrina en profite pour faire une autre surprise à son époux : elle a réussi à lui dégoter, en avril, des places pour les demi-finales de basket à Paris. «Je m’étais bloqué le créneau dans la journée de la mise en vente pour ne pas les manquer !» Ils iront avec des amis et essaient de se loger chez de la famille ou des connaissances en région parisienne «parce que le prix des hôtels n’est pas du tout raisonnable». Enfin, ils se sont offert trois places à 80 euros pour un match de foot au Vélodrome, à domicile.
Si la famille s’est laissée emballer par l’excitation de l’événement et qu’elle en a les moyens, les JO n’en restent pas moins un effort financier. «Il va forcément falloir faire des arbitrages avec d’autres dépenses», souffle Sabrina, qui pense au budget des vacances d’été ou à d’autres sorties sur lesquelles il va falloir faire une croix. Mais aucun regret : «La dernière fois que les JO étaient en France, c’était en 1924, donc on ne pouvait pas vraiment manquer cette occasion unique d’en faire partie.» La famille a hâte de se mettre dans l’ambiance. «On va aussi essayer d’aller voir l’arrivée de la flamme à Marseille [ce mercredi 8 mai, NDLR]. Ça, au moins, ça ne coûtera rien !»